Éric Jean-Jean :
Lorsque Mylène Farmer sort un nouvel album, c'est
sur NRJ qu'on le découvre avant tout le monde. Et
quand Mylène Farmer parle, c'est sur NRJ
qu'elle le fait. Journée spéciale
Mylène Farmer en exclusivité sur NRJ.
Donc, Anamorphosée, c'est le nom du tout
nouvel album de Mylène Farmer. Un album qui nous procure un
double plaisir: d'abord celui de réentendre
Mylène Farmer avec de nouvelles chansons sur les ondes
radios. Et puis, un vrai plaisir, celui de vous rencontrer
aujourd'hui. Bonjour !
Mylène Farmer : Bonjour.
Éric
Jean-Jean :
Merci une nouvelle fois d'avoir accepté notre
invitation, une invitation d'autant plus précieuse
que les interviews que vous donnez sont rares. Ce sera
d'ailleurs ma première question. Comment se
fait-il que vous soyez si rare chez nous, les médias
français ? Est-ce que c'est parce que vous
n'avez pas envie de vous dévoiler, que vous
craignez pour votre tranquillité ou simplement parce que
vous pensez que le média, c'est un mets
à savourer avec parcimonie pour éviter
l'indigestion ?
Mylène Farmer : Un peu tout ça je dois dire. Mais
surtout parce que c'est un exercice qui est difficile pour
moi. Et, parce que je redoute la justification en
général.
Éric
Jean-Jean : On
revient encore une fois sur cet album, qui a été
enregistré à Los Angeles. C'est la
première fois que vous enregistrez à Los Angeles ?
Mylène Farmer : Oui.
Éric
Jean-Jean :
D'accord. Qu'est-ce qui s'est
passé ? Vous en aviez marre de la France, marre
d'être en France ? Peut-être du statut de
star aussi, qui, parfois peut être lourd à porter ?
Mylène Farmer : J'avais envie effectivement
de... toujours cette idée du voyage. Auparavant, je
redoutais l'idée de prendre une valise, un avion
et de partir vers l'inconnu. Et aujourd'hui,
j'avoue que c'est quelque chose qui
m'enchante. Est-ce que j'en avais marre de la
France, comme vous dites? Non. Peut-être que
j'en avais marre de moi, quelque part, et ce quelque part se
rétrécissait au fur et à mesure donc,
j'ai senti pour moi une urgence que de m'envoler.
Il se trouve que c'était Los Angeles parce que
j'y connais quelques personnes, donc c'est plus
facile et que c'est une ville qui offre une
qualité de vie assez étonnante, si tant est
qu'on puisse se l'offrir, j'en suis
consciente. Mais... voilà.
Éric
Jean-Jean :
Vous aviez envie de partir, de vous exiler, ou vivre quelques temps
là-bas, ou vous aviez vraiment décidé
d'écrire l'album là-bas ? Ou
c'est une fois que vous étiez là-bas
que vous avez fait l'album ?
Mylène Farmer : Non, ce n'était pas
prémédité. Je suis partie
là-bas, j'y suis restée et
après, effectivement, j'ai demandé
à Laurent de m'y rejoindre.
Éric
Jean-Jean : C'est
là que vous avez écrit cette belle chanson, qui
est la première de l'album, California.
J'ai relevé quelques phrases que j'aime
bien, c'est assez significatif d'ailleurs de ce que
vous avez dit, vous allez confirmer ou infirmer : "Aéroport,
aérogare mais pour tout l'or m'en aller
/ C'est le blues, le coup d'cafard / Changer
d'optique, prendre l'exit / M'envoyer
l'Amérique".
Mylène Farmer : Voilà, c'est le
résumé de ce que je viens de dire.
Éric
Jean-Jean :
C'est exactement ça.
Diffusion de
California
Éric
Jean-Jean: On
va parler d' Anamorphosée maintenant.
C'est donc le nom du nouvel album. Alors, je me suis
amusé, on le disait tout à l'heure hors
antenne, à regarder dans le dictionnaire, donc la
définition du mot "anamorphose", d'ailleurs,
puisque le mot réel c'est "anamorphose", dans le
Larousse 1995, c'est : "Image déformée
d'un objet donnée par certains systèmes
optiques, ou bien, représentation volontairement
déformée d'un objet dont
l'apparence réelle ne peut être
distinguée qu'en regardant l'image d'un
angle particulier ou au moyen d'un miroir courbe". Alors,
est-ce que je dois m'attarder à ce titre ? Ça
veut
dire que vous avez choisi ce titre parce que les gens ont une image
déformée de vous, ou bien est-ce que
c'est simplement un titre qui fait joli ?
Mylène Farmer : Non. Moi, j'y ai trouvé
une autre définition. Ma perception du monde, j'ai
ce sentiment, s'est élargie, s'est
agrandie. L'idée de l'anamorphose, pour
moi, c'est le moyen de tout reconcentrer, de tout rassembler
pour n'en faire qu'une. Voilà.
Éric
Jean-Jean :
Qu'est-ce qui a fait que votre vision du monde
s'élargisse ?
Mylène Farmer : J'ai l'impression que le
voyage m'a donné une clé. Et puis,
ça fait partie de l'apprentissage de la vie,
j'imagine. Je pense avoir changé. Je pense avoir
découvert des choses que je ne connaissais pas auparavant,
avoir accepté surtout beaucoup de choses.
Éric
Jean-Jean :
Qu'est-ce qui a changé chez vous ?
Mylène Farmer : Quelque chose d'assez fondamental.
A savoir que je n'appréhende plus la mort de la
même façon. A savoir j'ai
peut-être aujourd'hui accepté la mort. J'ai
probablement accepté une vie après
la mort, ce qui me permet aujourd'hui, de vivre et
d'accepter la vie, tout simplement. Donc je pense que
c'est le vrai changement en moi.
Éric
Jean-Jean : Ça
veut dire que pendant toutes ces années où on
vous a découvert, vous aviez une espèce
d'angoisse permanente, j'allais dire une
angoisse résiduelle, qui a toujours
été au milieu de ce que vous faisiez ?
Mylène Farmer : Une hantise de la mort, oui, absolument.
Éric
Jean-Jean : Et
ça s'est traduit par quoi ? Vous avez
découvert Dieu, ou vous avez découvert
un...
Mylène Farmer : Non. C'est au travers de, je
dirais, de réflexions. Il y a des choses qui sont venues
spontanément à moi. Je considère que
j'ai eu de la chance. Et puis, c'est au travers de
lectures, également.
Éric
Jean-Jean :
Vous avez peur de l'autre ? Ou des autres en
général ?
Mylene Farmer : Non.
Éric
Jean-Jean : Non
?
Mylène Farmer : Non. Ils ne m'effraient plus !
(rires)
Éric Jean-Jean : Voilà,
la suite de cette interview, ce sera tout à
l’heure, dans le journal de 8h30. Pour l'instant, la suite,
avec le Festival Roblès. (émission
diffusée sur NRJ, de 6h à 9h, de 1994
à 2001 et animée par Bruno Roblès et
Pascal Gigot, ndlr) Et juste avant de se quitter
momentanément, XXL, le premier extrait d'Anamorphosée !
Diffusion de
XXL
Éric
Jean-Jean :
Est-ce que vous êtes susceptible de vous engager, de mettre
votre notoriété au bénéfice
d'une cause quelle qu'elle soit ?
D'abord, est-ce que vous l'avez
déjà fait et est-ce que vous pensez qu'il est
important de le faire et de profiter justement de cette
notoriété et du fait que vous soyez un vrai
vecteur de communication, puisque vous avez des gens qui vous
écoutent et qui vous aiment ?
Mylène Farmer : Je crois que c'est important de le
faire dès l'instant qu'on sait le faire
et qu'on a envie effectivement de s'y
prêter. Maintenant, je l'ai fait et je le...
Éric
Jean-Jean: Vous
l'avez fait pour quoi ?
Mylène Farmer : C'était pour la
recherche contre le sida. Maintenant, c'est vrai que des
choses publiques, j'ai un petit peu plus de mal à
le faire. Je préfère que ça se fasse
dans le privé. Qu'on le sache ou qu'on
ne le sache pas, ça n'a pas grande importance du
moment que je peux le faire.
Éric
Jean-Jean :
Parlons de Eaunanisme. Alors là,
c'est une chanson qui m'a beaucoup amusé
de par l'orthographe d'Eaunanisme. Vous avez écrit "e
a u n a n i s m e". Le vrai mot, c'est o n a n i s m e, qui
vient. J'ai cherché encore dans le dictionnaire
- je me suis beaucoup amusé avec vous dans le dictionnaire
(rires) - : "qui vient du personnage biblique Onan", et ça
veut dire masturbation. Alors, qu'est-ce que je dois
comprendre, là ? Eau : c'est une relation
particulière avec l'océan ? Un texte
très sexe, enfin, me semble-t-il...
Mylène Farmer : Plus sensuel que sexe, je pense.
J'avais envie de l'élément
eau. Maintenant, l'onanisme c'est effectivement la
recherche du plaisir par soi-même. Moi, quand j'ai
écrit cette chanson, je pensais à
l'écriture. Donc, je pense qu'il y aura
des milliers de lectures quant à cette chanson.
J'ai essayé d'évoquer
l'écriture. L'écriture est
aussi un plaisir solitaire. En tout cas dans un premier temps. Et,
j'avais envie d'écrire comme un petit
conte, en évoquant un personnage. Voilà...
Éric
Jean-Jean :
Est-ce que ça veut dire que vous écrivez pour
vous faire du bien ? Est-ce que c'est une forme de
thérapie ?
Mylène Farmer : Je crois que c'en est une.
Maintenant, c'est aussi, je pense, un
intérêt pour l'autre, une fois de plus.
Éric Jean-Jean : Oui... je
comprends. Justement, juste avant de se donner rendez-vous, tout
à l'heure, à 9h30, pour la suite de cette
interview, je vous propose d'écouter Eaunanisme, extrait de l'album Anamorphosée de Mylène Farmer. A
tout à l'heure !
Diffusion de
Eaunanisme
Éric
Jean-Jean :
C'est important pour vous l'image. Je me rappelle
de clips fantastiques. D'ailleurs, pratiquement tous les
clips sont des mini-films extraordinaires. Pourvu qu'elles soient douces
était génial. Libertine,
c'était génial. Le clip de Besson,
effectivement, je ne me rappelais plus que c'était
lui qui l'avait fait mais, c'était
vachement bien. C'est très important, pour vous,
l'image que vous donnez ?
Mylène Farmer: C'est important. Et
l'image tout simplement pour moi est importante dans ma vie.
J'adore le cinéma, j'adore la photo. Oui.
Éric
Jean-Jean : On
parlait de cinéma justement avec le film de Laurent
Boutonnat, Giorgino. Moi, j'ai eu
l'impression d'une petite cabale. On ne va pas
polémiquer là-dessus, je ne suis pas
d'accord. Simplement, c'est un film qui nous a
permis de découvrir un vrai talent : le vôtre, en
tant que comédienne. Est-ce que c'est une
expérience que vous retenterez, le cinéma ?
Mylène Farmer : Probablement. Je me le souhaite.
Maintenant, c'est vrai que ça ne fait pas partie,
ou plus partie, de l'état obsessionnel.
C'est vrai qu'avant...
Éric
Jean-Jean :
Ça
l'était ?
Mylène Farmer : Ça l'était, parce que
c'est vrai que j'ai eu ce désir il y a
très, très longtemps, que de faire ou du
cinéma, ou du théâtre et que
j'ai eu cette rencontre avec Laurent Boutonnat et que nous
sommes nés tous les deux d'une chanson et toujours
avec cette envie que de pouvoir faire un film, lui le
réaliser et moi de l'interpréter. Pendant
ces dix années, c'est vrai qu'on a
pensé à ce film, à un film. Et,
voilà, nous l'avons fait.
Éric
Jean-Jean : Et,
vous avez des propositions au cinéma ?
Mylène Farmer : J'en ai quelques-unes, oui.
Éric
Jean-Jean : Et
pour l'instant, pas de réponse positive ?
Mylène Farmer : Pas pour l'instant, non.
Éric
Jean-Jean : On
parlait justement, puisqu'on reste dans les
médias, on parlait de la télé tout
à l'heure, hors antenne. Quelle est votre opinion
justement face à la télé telle
qu'elle existe aujourd'hui en France et puis aux
Etats-Unis que vous connaissez bien maintenant ?
Mylène Farmer : Oui. La télévision en
France, d'abord je la regarde très,
très, très, très peu, si ce
n'est que le peu d'émissions que
j'ai vues... c'est vrai qu'il y a
cette idée de répétition
aujourd'hui, de banalisation de tout, et, surtout ce ton qui
se veut sarcastique, cynique et, tout le monde n'a pas le
talent pour ça. Donc, j'ai
l'impression que ça n'a dans le fond pas
grande importance, la télévision. En tout cas, la
façon dont ils la font.
Éric Jean-Jean : Rendez-vous est
pris, tout à l'heure, 12h30, pour la suite de cette
interview exclusive de Mylène Farmer sur NRJ. Mais pour
l'instant, je vous propose de nous quitter momentanément en
écoutant XXL, premier extrait d'Anamorphosée !
Diffusion de
XXL
Éric
Jean-Jean : On
va parler des chansons, maintenant. Il y en a une qui m'a
marqué. C'est peut-être celle que
j'ai le plus écoutée, qui
s'appelle L'Instant
X .
C'est autobiographique ça ?
Mylène Farmer : D'une certaine manière.
Il est toujours difficile de s'extraire de son texte.
Maintenant, je parle de moi et je peux parler aussi de
l'autre dans ces moments-là.
Éric
Jean-Jean :
Avec le jeu de mot sur "zoprack"...
Mylène Farmer : J'ai été
obligée. (Rires.)
Éric
Jean-Jean : Ah bon ?Pourquoi ? Pourquoi vous n'avez pas dit
Prozac ?
Mylène Farmer : Parce que c'est interdit.
Éric
Jean-Jean : Ah
oui ? Dans une chanson vous n'avez pas le droit ?
Mylène Farmer : On n'a pas le droit de faire la
publicité d'un médicament. Donc,
plutôt que de l'enlever et de le tuer,
j'ai préféré le mutiler et
m'en amuser. (Rires.)
Éric
Jean-Jean : En
changeant de lettres. D'accord ! Une chanson, je dirais, un
peu spleen, c'est-à-dire, je raconte l'histoire
pour ceux qui l'ont pas encore écoutée,
mais on va l'écouter tout à
l'heure, de toute façon. On ne peut plus vivre
sans cette fameuse petite pilule qui va nous rendre heureux.
Qu'est-ce que vous pensez, vous, de cette, je dirais, de
cette façon de vivre-là qui est très
américaine, d'ailleurs ?
Mylène Farmer : C'est vrai. La
dépendance est une notion qui n'est pas
agréable. Maintenant, si ça peut aider des gens,
pourquoi pas ? Si ce n'est pas dangereux, si les effets secondaires ne
sont pas...
Éric
Jean-Jean :
C'est un vrai débat, le Prozac, quand
même...
Mylène Farmer : Oui. Est-ce qu'il est
fondé ? J'avoue que je n'en sais rien.
Je ne connais pas bien le sujet, si ce n'est que je connais
beaucoup de personnes qui l'ont utilisé ou
continuent de l'utiliser.
Éric
Jean-Jean : Pas
vous ?
Mylène Farmer : J'ai essayé.
J'ai abandonné très vite, mais plus,
parce que c'est l'idée que
d'être justement dépendant de quelque
chose qui m'est insupportable. Donc, c'est vrai que
parfois quand on va très, très bas, et, je crois
qu'on a tous dans sa vie une période comme
ça, période parfois
répétée, on fait appel à
quelque chose de l'extérieur.
Éric
Jean-Jean : De l'extérieur et qui
peut nous aider à nous en sortir...
Mylène Farmer : Oui. Mais c'est vrai que
ça fait réellement partie de notre
société aujourd'hui.
Éric
Jean-Jean :
Vous, vous préférez vous battre !
Mylène Farmer : J'ai ça en moi, donc
j'ai la chance, je pense.
Éric Jean-Jean : Mylène
Farmer, donc, en exclusivité sur NRJ ! La suite et la fin de
cette interview, ce sera tout à l'heure, dans le journal de
18h30 ! Et juste avant la musique de David, je vous propose de nous
quitter momentanément en écoutant,
précisément, L'Instant X,
toujours extrait de l'album Anamorphosée !
Diffusion de
L'Instant
X
Éric
Jean-Jean : On
va parler de vos projets maintenant, si vous le voulez bien. Un album,
en règle générale, c'est, je
dirais, professionnel, c'est suivi d'une tournée.
Est-ce qu'il va y en avoir une ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas.
Éric
Jean-Jean :
Ah bon ! Vous n'êtes pas sûre ?
Mylène Farmer : Je n'ai pas la réponse.
Éric
Jean-Jean :
D'accord ! C'est difficile de monter sur
scène quand on est timide ?
Mylène Farmer : Oui et non. C'est quelque chose
que je peux tout à fait surmonter puisque je l'ai
fait. Et puis, il y a toujours ce sentiment que de
dédoublement.
Éric
Jean-Jean :
C'est pas vous ?
Mylène Farmer : C'est moi. Bien sûr que
c'est moi. Mais là, on parlait plus de
l'appréhension et de la peur. Ça fait partie des
paradoxes que l'on a en soi. J'ai toujours cette
idée de l'ombre et de rester dans
l'ombre, et puis avoir cette faculté que de
pouvoir aller sous la lumière dès
l'instant que l'on décide de le faire.
Voilà. Et à ce moment-là,
c'est vrai que, là, la réflexion n'existe
plus. C'est plus quelque chose d'animal, je dirais,
plus d'instinctif que de la réflexion.
Éric
Jean-Jean :
C'est quoi, c'est un besoin d'amour le
fait de monter sur scène ? Ou besoin de donner aux gens qui
vous aiment, justement, et qui font l'effort de venir vous
voir ?
Mylène Farmer : Je crois que c'est un partage.
C'est donner et puis c'est recevoir. L'un
ne peut pas aller sans l'autre.
Éric
Jean-Jean :
Vous avez un message à donner à ces
gens-là ?
Mylène Farmer : C'est toujours difficile. Je ne sais pas...
Je
n'aime pas cette idée de porter un message...
Éric
Jean-Jean : Ne
serait-ce que dans vos chansons, est-ce qu'il y a un message
au final ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas. Je ne sais pas.
C'est plus un témoignage, je dirais,
qu'un message. Maintenant, je pense à ces
personnes qui ont du mal à vivre et j'aimerais
qu'elles puissent rencontrer la personne ou la lecture ou
qu'il se passe un moment, comme ça, dans leur vie
qui va les aider. Voilà. Si je puis souhaiter ça,
je le souhaite.
Éric
Jean-Jean : Et
si vous, vous pouvez être ça, c'est
bien...
Mylène Farmer : Je n'aurais pas cette
prétention.
Éric
Jean-Jean :
Oui, mais vous l'êtes quand même. A
partir du moment où il y a des gens qui vous aiment aussi
fort, c'est que quelque part vous leur faites du
bien...
Mylène Farmer : Je l'espère.