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Mylène Farmer - Interview - Rock FM - Juillet 1986



  • Date
    Juillet 1986
  • Média / Presse
    Rock FM
  • Interview par
    Bertrand Delcour et Yves Couprie
  • Fichiers
    Mylène Farmer - Presse - Rock FM - Juillet 1986  Mylène Farmer - Presse - Rock FM - Juillet 1986
  • Catégories interviews



Mylène Farmer : (en entrant) ... un divan de psychanalyste

Bertrand Delcour : Commençons par le commencement.
Mylène Farmer : J'ai suivi des cours de théâtre pendant deux ans, et après j'ai rencontré deux personnes qui ont écrit Maman a tort, je suis rentrée en studio, et cette chanson a très bien marché.


Bertrand Delcour : Chez toi on a vu un petit singe dans une cage. A côté il y a une télévision sur un magnétoscope. Qu'est-ce que tu préfères regarder ?
Mylène Farmer : Le singe qui vit.


Bertrand Delcour : Même pas tes clips ?
Mylène Farmer : Je déteste me regarder. On avance quand on s'observe mais le regard sur soi n'est pas le meilleur.


Bertrand Delcour : Tu te moques des parents avec Maman a tort. Et avec Libertine tu dois complètement terroriser le M.L.F. quand il écoute les paroles.
Mylène Farmer : Hou là là ! Moi je suis terrorisée par ce mouvement là, alors...


Bertrand Delcour : Tu es bien dans ta peau ?
Mylène Farmer : Déjà pour faire ce métier je pense qu'il ne faut pas être très bien, mais je prends énormément de plaisir à chanter Libertine par exemple.


Bertrand Delcour : Demain c'est la Saint Donatien, c'est la fête du Marquis de Sade. En plus, cette nuit, c'est la pleine lune... Tu lis Sade ?
Mylène Farmer : J'ai lu en long, en large et en travers Justine. C'est assez attirant, j'avoue.


Bertrand Delcour : Puisque tu as envie de faire du cinéma, on ne t’a pas proposé de scénarii bien sombres qui changeraient des productions actuelles ?
Mylène Farmer : Pour l'instant non. J'aimerais bien tourner avec Roman Polanski. Faire Le locataire, ça m'aurait fait plaisir. (au magnéto) Je n'aime pas cette petite machine...


Bertrand Delcour : C'est un piège.
Mylène Farmer : C'est un viol.


Bertrand Delcour : Heu... en fait, tu n'as pas l'air de trop t'intéresser à la mode.
Mylène Farmer : Non, ça implique des connotations ennuyeuses. Il y a des époques, comme celle du libertinage, par exemple, qui sont attirantes. Mais j'ai été programmée pour 1986.


Yves Couprie : Tu te sens bien entre Le Pen, Le Sida, Tchernobyl, Kadhafi, et toutes ces choses ?
Bertrand Delcour : La question qui tue !
Mylène Farmer : (Rires) Et vous ?!


Bertrand Delcour : Si on te proposait de participer à une Messe Noire tu accepterais ?
Mylène Farmer : Evidemment ! Il y a Vieux bouc pour ça. Si j'avais une scène à faire, j'utiliserais ce genre de chose. Le prochain clip Libertine sera très beau. On va s'inspirer de toute l'ambiance de Barry Lyndon.


Yves Couprie : En classe, tu étais au fond ? Toute seule dans ton coin...
Mylène Farmer : J'ai eu cette période. Et puis j'ai eu la période révolutionnaire.


Bertrand Delcour : ... Marxiste !
Yves Couprie : Punk !
Mylène Farmer : (Rires) Non, non, non ! Du tout ! Ça s'est traduit d'une autre façon.


Yves Couprie : Comment ?
Mylène Farmer : Oh... c'était un peu de paranoïa, certainement. A chaque réflexion de la maîtresse je me disais : c'est pour moi. Et puis un refus de tout.


Yves Couprie : Ça ne s'est pas mal terminé ?
Mylène Farmer : Non, non. Toute mon adolescence je la déteste.


Bertrand Delcour : On a l'impression que tu as peur de tout.
Mylène Farmer : Je me méfie un peu. Et puis je voudrais comprendre !


Yves Couprie : On sait même pas quel âge tu as...
Mylène Farmer : J'ai 24 ans.


Yves Couprie : Qu'est-ce que tu as pu faire en 23 ans ? Avant de chanter...
Mylène Farmer : Heeuuu...


Bertrand Delcour : Et si c'était à refaire, tu le referais ?
Mylène Farmer : Pendant 23 ans j'ai maudit ma maman de m'avoir mis au monde, et puis après je l'ai adorée. J'ai certainement rêvé très longtemps.


Bertrand Delcour : Tu rêvais à quoi ?
Mylène Farmer : C'est indiscret !


Bertrand Delcour : Tu voulais devenir roi de France ? Maître du monde ? Catin ?
Mylène Farmer : Catin certainement !


Bertrand Delcour : Quand tu chantes ça, c'est parce que c'est vrai !
Mylène Farmer : C'est de bonne guerre. Je suis la prostituée du show-bizness, et de beaucoup d'autres choses.


Bertrand Delcour : Mylène FARMER, quel est le secret de ta réussite ?
Mylène Farmer : Je n'en sais rien ! (Rires) Qu'est-ce que vous avez contre moi ? Arrêtez ! (Re-rires)


Bertrand Delcour : Bon. Quand tu étais petite, tu savais que tu allais devenir ce que tu es ?
Mylène Farmer : De toute façon, c'était ou ça, ou dans un autre monde...


Bertrand Delcour : ...l'hôpital psychiatrique, tu n'y a jamais pensé ?
Mylène Farmer : Mon dieu ! Quelle image ils vont avoir de moi. Vous avez bu ?


Bertrand Delcour : Donc t'es pas bien sur Terre ?
Mylène Farmer : Si si. Très bien.


Bertrand Delcour : On t'a jamais proposé des drogues ?
Mylène Farmer : Je n'ai jamais fait appel à ça.


Yves Couprie : Alors qu'est ce que tu vas faire des royalties de Libertine ?
Mylène Farmer : Je m'achèterai un château et j'y mettrai des milliers de singes. Voilà !


Bertrand Delcour : Un château du XVIIIè siècle.
Mylène Farmer : En Bavière, pour être à côté de mon ami Louis.


Yves Courprie et Bertrand Delcour : ?
Mylène Farmer : Avec Gilles de Rais, Louis II est un des mes personnages préférés.


Bertrand Delcour : Il a mal fini Gilles de Rais. Mais lui au moins a sauvé son âme à la fin parce qu'il s'était repenti. Si on te proposait le repentir et la vie éternelle, tu accepterais de renier ton personnage démoniaque ?
(Long silence flippant)
Mylène Farmer : C'est vous qui êtes démoniaques !!


Bertrand Delcour : Quelles déclarations tu as à faire à la presse française ?
Mylène Farmer : Ah… je n'ai rien à leur dire. Je suis heureuse d'être là. Et... tant pis pour eux.


Bertrand Delcour : Bon, ben, on peut couper ici ?
Mylène Farmer : (S'approchant dangereusement de la touche STOP). Je peux avoir le plaisir d'ARRETER CETTE MACHINE ?


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