Mylène Farmer - Interview - Rock News - Janvier 1987
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DateJanvier 1987
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Média / PresseRock News
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Interview parChristian Ouvrier
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Fichier
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Catégories interviews
Mylène Farmer : C'est vrai, cela permet de sortir de l'image désuète de chanteuse de 45 tours. Pour moi, il était très important de faire cet album. Avec Cendres de lune, j'ai essayé d'étonner les gens. C'est d'autant plus nécessaire qu'il est très difficile de s'imposer actuellement. Il a été salué par quelques chroniques élogieuses. Avec l'accueil de Cendres de lune et le succès du simple Libertine, j'ai maintenant la certitude de pouvoir faire un nouvel album...
Christian Ouvrier : Outre Libertine, on retrouve dans cet album Maman a tort et Plus Grandir, alors que ton deuxième 45 tours n'y figure pas...
Mylène Farmer : On est tous des imbéciles ne figure pas sur l'album pour des raisons contractuelles dues en fait à mon changement de maison de disques (après deux 45 tours Mylène Farmer quitta RCA pour Polydor). C'est une chanson que j'aime toujours, et si nous n'avions pas eu ces problèmes, elle aurait figuré sur l'album.
Christian Ouvrier : Bien que le public ne le connaisse pas, Laurent Boutonnat joue un rôle déterminant dans ta carrière : auteur-compositeur, producteur, réalisateur de l'album et du clip, photographe même... Serait-il pour toi, ce que (par exemple) Michel Berger est à France Gall ?
Mylène Farmer : Ça, c'est le genre de fantasmes de journalistes ! A partir du moment où il y a une association homme / femme, les gens peuvent effectivement faire des comparaisons avec des situations déjà existantes... Mais ce n'est pas mon problème ! Tout ce que je peux dire, c'est que nous avons, Laurent Boutonnat et moi, beaucoup de points communs.
Christian Ouvrier : Cela ne t'empêche pas de signer parfois certains titres. Penses-tu écrire de plus en plus souvent ?
Mylène Farmer : Je ne sais pas... J'avoue que je ne fais pas ce genre de calculs, c'est une démarche qui ne se programme pas.
Christian Ouvrier : La façon dont tu as défendu Libertine à la télévision t'a donné une image sexy et provocante. Vas-tu entretenir cette image ?
Mylène Farmer : Libertine n'est qu'une chanson de l'album. Les autres, bien que formant une certaine unité, sont assez différentes. Divers paramètres ont fait que, d'une part, Libertine a fait l'objet d'un 45 tours, et que, d'autre part, elle est devenue un succès, me donnant ainsi cette image. Elle devrait néanmoins changer, car mon prochain titre sera radicalement différent.
Christian Ouvrier : Ecoutes-tu les disques de tes consoeurs, et peuvent-ils être parfois sources d'inspiration ?
Mylène Farmer : Non, je n'écoute pas particulièrement les disques d'autres chanteuses, excepté celui des Rita Mitsouko, que j'aime beaucoup. Je crois qu'il ne faut pas trop se préoccuper de son voisin, il faut croire en soi et foncer. Quant à l'inspiration, on peut la puiser ailleurs que dans les chansons des autres...
Christian Ouvrier : Parmi les longues carrières féminines (Hardy, Vartan, Sheila ou Gall…), il y en a-t-il une qui t'inspire, qui te fasse rêver ?
Mylène Farmer : Non, pas vraiment. On peut effectivement espérer suivre le cheminement ou connaître la longévité de telle ou telle artiste, mais plus rien n'est comparable, le métier a profondément changé en quelques années. Et puis, personnellement, je pense qu'il vaut mieux "faire" dix années performantes, que vingt chaotiques...
Christian Ouvrier : Penses-tu à la scène ?
Mylène Farmer : Oui, mais c'est encore prématuré pour l'instant. Je n'ai pas un nombre suffisant de chansons. Lorsque j'aurai à mon actif deux ou trois albums, peut-être... J'ai l'esprit "gladiateur", mais faire de la scène ne s'improvise pas. C'est une entreprise qui nécessite une longue préparation et beaucoup de travail afin de réduire au maximum les risques d'échec.
Christian Ouvrier : Enfin, question quasiment incontournable : les projets ?
Mylène Farmer : Un nouveau 45 tours pour le début de l'année, un clip, et après, c'est l'inconnu...