Première interview
et prestation en télévision de Mylène
pour la sortie de l'abum Anamorphosée,
sorti alors depuis déjà près de deux
mois.
Emission enregistrée le 12 décembre, jour de la
sortie du single L'Instant X avec un public
essentiellement
composé de fans.
Michel Drucker : Quelle ambiance
!
Quelle ambiance! Ah oui! Elle arrive! Attendez, attendez, elle arrive,
elle arrive! Mais j'aimerais d'abord que vous applaudissiez tous mes
copains. (…) Ecoutez, vous l'avez
deviné, notre invitée est
tout simplement Mylène Farmer. Mylène Farmer !
Venez
chère Mylène. Vous devriez venir,
Mylène, plus souvent parce que vous
savez emplir la salle avec les problèmes qu'il y a
en ce moment dans la circulation (l'émission est
enregistrée pendant une grève qui paralyse la
France), c'est une performance et, grâce à vous,
elle est vraiment remplie, avec des fans, y a pas d'autre
mot, des fans qui vous suivent depuis longtemps. Est-ce que
vous les connaissez ? Vous savez qui écoute vos disques ?
Vous les rencontrez de temps en temps ? Ils vous écrivent ? Mylène
Farmer : Oui, beaucoup. Beaucoup. Michel Drucker : Vous en
êtes à votre quatrième album. Ils vous
suivent donc depuis déjà cinq ou six
ans . La tranche d'âge, vous les connaissez ? Est-ce
qu'il y a une majorité de fille, de garçons ?
Statistiquement. Plus de vingt-cinq ans, moins de vingt-cinq ans? Des
ménagères, des jeunes, des moins jeunes ? Vous ne
savez pas ? Mylène
Farmer : Je
crois que j'ai un peu de mal à répondre
à cette question, si tant est qu'il y a beaucoup de jeunes,
oui. Beaucoup de filles, beaucoup de garçons. Et je tiens
à vous remercier. Michel Drucker : Attendez,
attendez.
Mylène Farmer est une artiste qu'on ne voit jamais
à la télévision, donc j'aimerais bien
en profiter et lui poser quelques questions. D'abord, c'est
vrai : pourquoi on vous voit si peu ? Vous êtes quoi, quatre
ou cinq artistes comme ça en France, qu'on ne voit
pratiquement jamais. C'est parce que c'est un média qui vous
fait peur ou parce que vous considérez que les disques sont
faits pour être écoutés, les clips sont
faits pour être vus dans certaines émissions, et
que l'artiste n'a pas obligatoirement le besoin de venir parler au
public ? Mylène
Farmer : Je
pense, avant tout, que c'est un exercice qui est difficile pour moi.
Et j'ai un petit peu de mal à parler de moi-même,
donc c'est… Michel Drucker : Le trac? Mylène
Farmer : Le
trac aussi, et puis, puis le… (Mylène baisse
la tête et silence..., ndlr) Michel Drucker : Et, quand il s'agit
de parler de votre CD, je crois quand même que,
là, vous allez être beaucoup plus volubile.
Mylène Farmer, Anamorphosée, c'est le quatrième.
On ne vous avait pas entendue et vue depuis longtemps. Vous
étiez partie à l'étranger, aux
Etats-Unis ? Mylène
Farmer : Oui
. Je suis partie un an à Los Angeles, et puis un peu
à New York également. Et puis j'ai surtout
enregistré cet album, c'est quand même
un travail de longue haleine. Michel Drucker : Alors, on en dit un
petit mot de cet album. Douze titres qui, d'après
"L'Express", sont "un adieu aux larmes". Mylène
Farmer : Ça,
je ne sais pas, je me méfie toujours des
choses très radicales comme ça. On m'a dit que
c'était un album plus optimiste. Peut-être ! Mais
j'aime les larmes aussi.
Michel Drucker : On va voir, pour la
première fois, on va écouter L'Instant X
puisque, à chaque fois que vous faites un album, il y a
évidemment des clips. Et c'est vrai que les clips sont aussi
célèbres que vos CD parce qu'ils sont
très bien faits. On va d'ailleurs en revoir pas mal tout
à l'heure. Donc c'est la première fois… Mylène
Farmer : Oui. Michel Drucker : Qui est monsieur
Marcus Nispel ? (le réalisateur du clip L'Instant
X ,
ndlr) Mylène
Farmer : C'est
un réalisateur allemand, qui vit à Los
Angeles je crois, et qui a réalisé de nombreux
clips, jamais avec les français je crois, ou
peut-être avec Alain Chamfort, et que j'aime beaucoup, qui a
un grand talent. Michel Drucker : L'Instant
X, c'est le
single, comme on le dit ? Mylène
Farmer : Oui,
c'est le deuxième extrait de l'album. Michel Drucker : On va l'entendre
d'abord mais il y a quand même douze titres. Pour la
première fois, en exclusivité, voici donc L'Instant X Diffusion
d'un extrait du clip L'Instant
X Michel Drucker : L'Instant
X. Sans
entrer dans la technique, moi j'ai vu la plupart de vos clips, on va en
voir un petit montage exceptionnel dans un instant, ils sont
tournés beaucoup en extérieur, donc vous
dépendez beaucoup de la
météo… Mylène
Farmer : Oui
! (rires) Michel Drucker : Vous allez souvent
dans les pays chauds, et souvent dans le froid, d'ailleurs… Mylène
Farmer : Souvent
dans le froid. Michel Drucker : Comment
ça se passe ? Vous êtes dirigée, comme
un metteur en scène dirige une comédienne, vous
vous abandonnez complètement au metteur en scène
ou est-ce que Laurent Boutonnat ou vous, vous vous mêlez de
ce qu'on appelle le story-board, l'histoire; ou là vous
donnez le CD au metteur en scène et c'est lui qui vous dit
"Moi, j'attends ça de vous" ? Mylène
Farmer : Avec
Marcus Nispel, c'est un petit peu différent. C'est vrai
que je lui donne la chanson, et la nouveauté, c'est que je
lui demande "Quelle idée avez-vous par rapport à
ça ?". J'avais besoin, en tout cas envie, que quelqu'un
m'amène quelque chose de l'extérieur, un nouveau
regard. Quant au travail d'avec Laurent Boutonnat, j'ai fait quand
même beaucoup, beaucoup de clips, et j'ai
été très, très
gâtée, et là,
c'était un travail commun, souvent, en parlant de l'histoire. Michel Drucker : Comme vous venez
rarement à la télévision, moi je
voudrais en savoir un petit peu plus sur vous. Qu'est-ce que vous
gardez comme souvenirs de vos dix années passées
au Québec ? Moi, la première fois que j'ai
entendu parler de vous, j'en ai entendu parler comme d'une
québécoise, de quelqu'un qui avait grandi
à Montréal… Mylène
Farmer : Je
crois que j'irrite beaucoup de personnes parce que j'ai
très très peu de souvenirs, si ce n'est aucun
souvenir de mon enfance. Je crois le souvenir de la neige, en tout cas,
j'ai retrouvé une sensation agréable. Michel Drucker : C'est pour
ça que la plupart de vos clips se passent dans le froid et
dans la neige ? Mylène
Farmer : Probablement
! Mais très, très, très
peu de souvenirs… Michel Drucker : Et alors, ce qu'il
faut savoir, c'est que votre première vocation,
c'était la comédie. Vous avez pris des cours avec
Mesguich, je crois, Daniel Mesguich. Votre première passion,
ça a été le
théâtre… Mylène
Farmer : Au
Cours Florent, également. Michel Drucker : Et puis, pourquoi
vous avez bifurqué vers la chanson, avant d'y revenir
puisque vous avez également tourné au
cinéma ? Mylène
Farmer : Ce
sont les hasards de la vie, et des rencontres, qu'on peut avoir, qui
sont très très importantes. Et j'ai fait la
rencontre de Laurent Boutonnat donc, qui voulait lui-même se
diriger vers le cinéma, et était
également compositeur, adorait la musique. Et nous sommes
nés de la même chose, donc de la musique. Michel Drucker : Alors, c'est vrai
que vous ne feriez pas cette carrière s'il n'y avait pas
Laurent Boutonnat. Vous parlez souvent de lui. On ne le voit jamais.
C'est quelqu'un que je n'ai jamais rencontré. Qui est
Laurent Boutonnat ? Quelle est sa formation ? Il est musicien bien
sûr. Vous l'avez rencontré dans quelles
circonstances ? C'est lui qui vous a donné envie de chanter ? Mylène
Farmer : C'est,
j'oserais dire, par hasard. C'est un ami commun qui nous a
réunis, et lui m'avait parlé donc de cette
première chanson, Maman a tort. Michel Drucker : Il est musicien au
départ ? Mylène
Farmer : Il
est de grand talent. Il est musicien, il est réalisateur,
il aime l'image. C'est quelqu'un qui écrit bien. Michel Drucker : Est-ce qu'on peut
dire que votre carrière aurait pris un virage
différent s'il n'y avait pas eu Laurent Boutonnat ? Est-ce
qu'on peut dire que les clips, car quand on parle de vos clips, on ne
peut pas ne pas parler de Laurent Boutonnat, est-ce qu'on peut dire que
ce sont vos clips qui sont aussi à l'origine de votre
succès ? Mylène
Farmer : Je
crois que c'est un tout. Je crois que c'est très
très important, en effet. Je crois que la musique est
importante. Je pense que les mots sont très très
importants; c'est une façon de dialoguer avec l'autre. Je
crois que c'est un tout. Michel Drucker : Et bien
voilà un petit montage. On va aller des débuts,
du premier album, jusqu'à "L'amour XXL" (sic). Voici un
petit survol de votre carrière en clips, mais je crois que
tous vos fans les connaissent, mais seront contents de les revoir. Diffusion
d'extraits des clips Pourvu
qu'elles soient douces, Libertine, Je t'aime mélancolie,
Sans
contrefaçon et XXL. Michel Drucker : Moi, je voudrais
une explication technique, ça, c'était "L'amour
XXL", où vous êtes à l'avant d'une
locomotive à vapeur. Ça a
été tourné comment ? Mylène
Farmer : Ça,
ça a été
éprouvant pour moi ! Michel Drucker : C'est
tourné où, ça ? Mylène
Farmer : À Los
Angeles. Et j'étais
réellement attachée, donc, à l'avant
de ce train, et ce pendant près de quatre, voire cinq
heures, sans pouvoir descendre du train, et le train roulait
réellement, et parfois à vitesse rapide. Donc
c'était assez étonnant. Michel Drucker : Autre question,
avant que j'oublie : quand est-ce que vous reviendrez sur
scène ? Mylène
Farmer : Très
bientôt ! (applaudissements)
Michel
Drucker et Mylène sont rejoints par Gaël
Leforestier et Benjamin Castaldi pour des chroniques musique et
cinéma. Mylène reste présente
jusqu'à la fin de l'émission, assistant aux
différnetes chroniques et réagissant
ponctuellement. (...) Michel Drucker : Vous aimez Nirvana ? Mylène
Farmer : J'aime
beaucoup Nirvana, oui . Michel Drucker : Comment vous
définiriez leur musique ? Mylène
Farmer : Leur
musique, je ne sais pas. Mais le chanteur, en tout cas, avait un
charisme très étonnant et, assez exceptionnel. Michel Drucker : Vous l'aviez
rencontré ? Mylène
Farmer : Non,
jamais. (...) Michel
Drucker offre le CD de John Lee Hooker à
Mylène. Mylène
Farmer : C'est une belle pochette. (...) Michel Drucker : Un petit mot : quel
souvenir garderez-vous de votre dernier film, qui a
été une longue aventure, qui est sorti il y a un
an je crois, Giorgino
? Mylène
Farmer : Oui.
Très électrique et très
passionnant. Michel Drucker : Vous recommencerez
bien sûr ? Mylène
Farmer : C'est
mon souhait en tout cas, oui. (...) A
propos du film Le Président et Miss Wade,
de Rob Reiner
qui sort alors en salles. Michel Drucker : Vous avez vu le
film ? Mylène
Farmer : J'ai
vu la moitié du film
Benjamin Castaldi :
Elle est partie avant, c'est mauvais signe. Mylène
Farmer : Non,
je m'étais trompée de séance,
donc je suis entrée et le film était
déjà commencé. (rires) (...) Présentation
du film Smoke
réalisé par Wayne Wang Michel Drucker : Vous fumez, vous ? Mylène
Farmer : Oui.
Michel Drucker :
Comment vous faites alors quand vous êtes dans un lieu public
? Benjamin Castaldi :
Comme tout le monde, elle se cache parce que c'est absolument
impossible de fumer, ni dans les restaurants… Mylène
Farmer : Là-bas, c'est impossible,
absolument. Michel Drucker : Et quand vous allez
aux Etats-Unis, dans les avions, vous tenez le coup pendant douze
heures ? Mylène
Farmer : Oh
oui, sans problème. Michel Drucker : Vous mangez du
chewing-gum ? Mylène
Farmer : Non
! (sourire) (...) Présentation
du film Des anges et
des
insectes de Philip Haas. Michel Drucker : Pour terminer avec
le cinéma, quels sont les acteurs et les actrices
français ou outre-Atlantique, étrangers, qui vous
ont fasciné quand vous étiez petite fille, et qui
vous fascinent encore ? Vos légendes, vos mythes ? Mylène
Farmer : Greta
Garbo. Mais, plus récemment, j'aime beaucoup Robert de
Niro, Al Pacino, Michelle Pfeiffer. Michel Drucker : Et les
français ? Mylène
Farmer : Français
? J'aime beaucoup... (longue
hésitation) Gérard Depardieu. C'est facile.(rires) Sketch
de Laurent Gerra et Virginie Lemoine dans "Les
Zap'tualités" Michel Drucker : Je vous ai vu rire,
de bon cœur. Merci beaucoup, chère
Mylène. Je rappelle : Anamorphosée vient de sortir. Vous
reviendrez sur scène quand ? Dans un an ? Mylène
Farmer : Je
ne sais pas. Michel Drucker : Vous reviendrez
nous voir ? Mylène
fait un signe affirmatif de la tête.
(Applaudissements).