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Mylène Farmer - Interview - Top 50 - 22 septembre 1986


  • Date
    22 septembre 1986
  • Média / Presse
    Top 50
  • Interview par
    -
  • Fichiers
    Mylène Farmer Top 50 22 septembre 1986  Mylène Farmer Top 50 22 septembre 1986
  • Catégories interviews



Top 50 : Tu susurres avec une douce sensualité, tel un grand programme, "Je suis libertine, je suis une catin". Dans le clip tiré de ta chanson, tu te montres dénudée, t'abandonnant au premier venu, etc... Ça veut dire quoi tout ça ? Tu veux provoquer ?
Mylène Farmer : Je veux simplement sortir de l'ordinaire, du déjà vu.


D'accord, mais quand même, pour assurer et chanter "Je suis une catin", une putain, quoi ! Il faut avoir l'esprit légèrement obsédé...
Cette chanson est venue instinctivement, pendant les séances d'enregistrement de l'album. J'étais en studio avec une équipe et à ce moment-là, il n'y avait aucun texte, seulement quelques notes que j'avais déjà en tête. La mélodie pianotée avait été préalablement composée par Laurent Boutonnat. Je me suis mise à chanter en yaourt pour coller avec la musique et tout à coup, j'ai lancé "je suis une pute". De là, est venu "Je suis une catin" pour coller avec la rime de "libertine".


Tu viens de parler de Laurent Boutonnat. C'est un peu ton Pygmalion. Tu n'as pas l'impression de n'être qu'une poupée de son...
Pas du tout. Ma présence est totale, même si Laurent compose et écrit pour moi, me produit, dirige mes clips. Il a du talent, il l'exploite à mes fins et aux siennes. Moi je n'ai aucune prétention en musique.


Tu te considères seulement comme une interprète. Une interprète pop ?
Quoi ! Mais je ne sais pas ce que ça veut dire, moi, pop. J'estime que je fais de la bonne variété française, au même titre que Rita Mitsouko. Je n'aime pas classer les artistes ou les groupes dans des catégories.


Tu es sensible à quel genre de musique ?
Moi, c'est simple, je n'aime que "Depeche Mode".


Quel genre de vie mènes-tu ?
Je suis plutôt d'humeur casanière. Je préfère rester chez moi, dans mon appart. du 3è arrondissement et passer mon temps à lire. J'aime la littérature fantastique, Edgar Poe et d'autres auteurs du siècle dernier. Je suis du genre insomniaque et mes cauchemars m'inspirent.


Que fais-tu quand tu n'arrives pas à dormir ?
Je ne me lève jamais. Je reste tranquillement dans mon lit à attendre que le sommeil me reprenne.


Tu sembles afficher un look très soigné, même au quotidien ?
C'est quelque chose qui me passionne, les fringues. Mes deux stylistes préférés sont Thierry Mugler et Per Spook, un jeune Suédois. Plus que tout, j'adore les costumes d'époque. J'ai un goût prononcé pour les cols qui montent très haut.


Le style XVIIIème siècle, c'est quelque chose qui semble te brancher. Ton clip de Libertine est-ce situé à cette époque ?
Ce clip est une super production. Il a coûté environ 500 000 francs. Il a été tourné au château de Ferrières. Il a fallu aménager des centaines de pièces. C'est un très bon décorateur qui s'est occupé de tout ça.


Ce clip a vraiment poussé ta chanson...
J'en suis sûr, vu la super production cela a du avoir un impact important auprès du public par son côté libertin et libidineux.