Mylène Farmer - Interview - TV Magazine - 15 juillet 2011
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Date15 juillet 2011
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Média / PresseTV Magazine
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Interview parWalter Choubert
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Fichiers
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Catégories interviews
Mylène Farmer : C'est un long chemin fait de choix, de rencontres heureuses... Un long fleuve tumultueux. Mais surtout une très longue et passionnante conversation avec le public et cela me rend heureuse.
TV Magazine : Avez-vous l'impression d'avoir changé ?
Mylène Farmer : Fondamentalement, non... Mais je suis toujours rongée par le doute, et je me demande encore : « Pourquoi moi ? ». D'autres aussi certainement doivent se poser cette question pour moi ! (Rires.) Si, pour certains, le succès donne des ailes, moi, il m'aura aidée à m'ouvrir davantage aux autres.
TV Magazine : Quel est le grand regret de votre existence ?
Mylène Farmer : De n'avoir pu partager mes émotions avec deux êtres disparus trop tôt de ma vie... Une absence trop présente, dont je souffre chaque jour.
TV Magazine : Où êtes-vous le plus heureuse : sur scène, en studio ou en voyage ?
Mylène Farmer : Probablement sur scène, alors que j'ai rendu ce moment rare. C'est assez paradoxal. (Sourire.) Je ne sais pas si c'est cela « être heureuse », mais c'est en tout cas une sensation unique et vertigineuse. Le voyage est souvent une source d'émerveillement. Quant au studio, c'est un laboratoire témoin de beaucoup de convulsions, de plaisirs, de découragements ou, au contraire, d'immenses satisfactions éphémères !
TV Magazine : On présente souvent Laurent Boutonnat comme votre mentor. Vrai ou faux ?
Mylène Farmer : Un mentor est un guide dont la démarche est personnelle, volontaire et gratuite. La relation que j'ai avec Laurent est une relation de complicité et de complémentarité. C'est une personne de grand talent qui est indissociable de mon chemin de vie.
TV Magazine : Bleu Noir est le premier disque que vous ayez fait sans lui. Est-ce une rupture définitive ou une passade ?
Mylène Farmer : Bleu Noir est tout sauf une passade ! Il s'agit bien de chansons qui sont incarnées, qui sont des moments de la vie. De ma vie ! Laurent préparait un film et le fait de réaliser moi-même ce disque était un choix de ma part. Mais il est certain que nous nous retrouverons tous les deux.
TV Magazine : Avec quel artiste rêveriez-vous de collaborer ?
Mylène Farmer : Au paradis, avec Freddy Mercury. Et, sur terre, avec Hurts, un groupe anglais encore méconnu du public français, mais qui a beaucoup de talent, un son que j'aime, une image travaillée et la voix incroyable du chanteur, Theo. George Michael est aussi un artiste qui m'intéresse beaucoup.
TV Magazine : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes chanteurs débutants ?
Mylène Farmer : La seule chose que je sais, c'est que tout est possible si on a la force d'accepter de souffrir... et donc de vivre. Que l'humilité est noble quand elle est vraie, qu'elle n'est pas une faiblesse. Mais elle doit néanmoins être soutenue et accompagnée de beaucoup de travail, de remise en question.
TV Magazine : Pourquoi ne vous voit-on jamais aux Restos du Coeur ou dans des événements caritatifs ?
Mylène Farmer : Si je comprends cette démarche, je ne me sens toutefois pas à l'aise en groupe. Je suis plus sereine dans une démarche individuelle. C'est une question de caractère, je crois.
TV Magazine : Après Alizée et Lisa, avez-vous d'autres projets de parrainage de jeunes artistes ?
Mylène Farmer : Non, je n'ai pas de nouveaux projets, mais parfois l'envie de faire naître une nouvelle aventure et d'accompagner quelqu'un. C'est aussi une énorme responsabilité. On ne fait pas cela à la légère, il faut vraiment avoir un coup de foudre pour une personne, un artiste...
TV Magazine : Quelle est la chose la plus précieuse que vous possédiez ?
Mylène Farmer : Mes incertitudes.
TV Magazine : Qu'est-ce que votre statut de star vous interdit de faire ?
Mylène Farmer : De chuter sur les marches de l'Élysée ! (Rires.) (Invitée en mars 2010 par Nicolas Sarkozy pour la visite du président russe Medvedev, la chanteuse avait trébuché sur le perron de l'Élysée.)
TV Magazine : Qu'est-ce qui est pour vous le comble de la vulgarité ?
Mylène Farmer : L'impudeur.
TV Magazine : Qu'aimeriez-vous laisser comme épitaphe sur votre tombe ?
Mylène Farmer : J'ai désobéi, enfin...
Retranscription le 30/09/2011