Mylène Farmer - Interview - Var Matin - 24 mai 1996
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Date24 mai 1996
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Média / PresseVar Matin
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Interview parPhilippe Dupuy
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Fichier
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Catégories interviews
Interview publiée la veille du premier concert au Zénith de Toulon.
Mylène Farmer : J'avais envie d'un show impressionnant, et j'espère qu'il le sera. Je préfère l'idée de mégashow plutôt que quelque chose de plus intimiste. J'y viendrai peut-être, mais, pour l'instant j'ai envie de grand spectacle.
Les préparatifs et répétitions:
En fait, on a répété deux semaines à Los Angeles avec les danseurs puis les musiciens séparément. Ici, on essaie de tout faire tenir ensemble. C'est comme un grand puzzle qui se met en place pièce par pièce.
L'importance des moyens déployés pour la tournée qui comporte peu de dates:
Oui, mais c'est comme ça que je les aime !
Le risque de comparaison du spectacle avec ceux de Madonna:
C'est une référence un peu obligée pour un show féminin avec des danseurs, non ? En tout cas, ce n'est pas un fardeau à porter. J'apprécie cette artiste qui a beaucoup de talent, qu'on le veuille ou non. Si on parle de références en matière de spectacles, j'ai beaucoup aimé les derniers shows de Peter Gabriel ou de U2, mais aussi celui d'Alanis Morisette, par exemple, dans un registre plus intimiste.
Quatre années avant le retour sur scène:
Il y a eu le film (NDLR : Giorgino de son compagnon et complice Laurent Boutonnat) qui m'a pris trois ans et encore une année où j'avais envie d'arrêter et de réfléchir. Et puis j'appartiens à cette famille de personnes qui s'ennuie dans la répétition des choses, je ne fais pas systématiquement un disque puis une tournée. En fait, celle-ci n'est que ma deuxième. Jouer en public, c'est une émotion très belle mais très violente. J'ai besoin pour cela de me sentir prête, de trouver un vrai sang neuf.
Peur de devenir inaccessible et presque fantomatique comme Michael Jackson?
C'est vrai que je suis une vraie "Control-freak", une maniaque du contrôle. Et forcément, cela vous isole. Mais je suis aussi probablement un petit peu plus ouverte aujourd'hui. Non pas que je découvre les rapports humains, j'ai toujours aimé rencontrer des gens d'horizons différents. Comme tout le monde, j'ai mes moments de crises où j'ai du mal à communiquer avec les autres. Mais ce n'est pas si dramatique que ça en a l'air. Non, non je vous promets ça va-là ! (rires). Néanmoins, je continuerai à ne pas donner d'interviews et à ne pas me justifier, parce que je n'en éprouve aucun besoin.