Ingénieur du
son du Tour 2009
2010
Vidéo Stade
de France - Bonus "Ondes de Choc"
Je m'appelle
Stéphane Plisson et donc, je suis
ingénieur du son depuis une vingtaine d'années.
La voix, c'est un des plus beaux instruments, elle doit
être mise en valeur.
Mon rôle, c'est de faire en
sorte que le show puisse être ressenti par le plus de gens
possible. Qu'on arrive à retranscrire
l'émotion de Mylène, qu'on comprenne bien ses
textes forcément, qu'on comprenne bien sa voix.
Il y a une autre partie de titres qui avait été
arrangée par Laurent de son côté, avec
Jérôme (Devoise, ndlr), je crois. Ils avaient
retouché deux-trois titres comme ça aussi. Je
reçois les informations. Toutes mes remarques, je les fais
à Laurent, qui lui, en fait, englobe les
éventuelles
contraintes que j'aurais par rapport au son et aux
déplacements éventuels.
Ça dépend aussi des
instruments, les arrivées, les retraits. Les gens qui
amènent les backliner,
qui amènent les instruments, qui les reprennent, si il y
a deux titres qui s'enchainent et qu'il faut tout
changer, ça prend un temps pas possible entre deux morceaux
par
exemple. Tout ça doit être pris en compte.
Lui (Laurent Boutonnat, ndlr), déjà, à
ce moment-là, pense
déjà à la scène et tout
ça. Nous, on
n'en a aucune idée. Il sait qu'à tel moment, il y
a
tel écran qui peut intervenir. Il sait qu'ensemble
on ira dans ce chemin-là et qu'on obtiendra ce genre de
résultats.
Quand on faisait les répétitions dans les stades,
j'ai fait des sondages à chaque fois et j'ai
interprété mes mixes en
fonction de ce que les musiciens avaient entendu. Et les titres sont
tellement travaillés avant d'arriver en studio que
ça va relativement très, très vite,
quoi. Il faut
que le titre soit formé. Après, il y a les
choristes. Et déjà ma console est
calée,
mes effets sont calés. Après, la texture de son,
je
l'affine en zéniths.
Ça repose sur le visuel et sur le son et, il faut les
emmener quelque part,
quoi.
J'essaye de faire en sorte que le son amène une
dimension différente de ce qu'on a, peut-être,
l'habitude d'entendre. J'ai pas envie de ressentir un
spectacle comme si j'allais juste écouter un CD assis dans
une salle. J'ai envie de le vivre, j'ai envie qu'il se passe des
choses.
En live, c'est un instant en plus, on peut pas se le
repasser, on peut pas se dire : "Tiens, je vais revoir
l'intro de l'œil, là". Non,
l'œil il est passé. On prend un œil, un
éclat en pleine tête. Si j'ai un son comme
ça
(petit, ndlr),
l'effet, il est passé. C'est l'effet de
surprise de se prendre une claque. On s'y attend pas du tout. On
est le public. P'tain, ça monte, ça monte !
Là! La claque ! Ben, voilà, tu l'as pris dans
la gueule, ben, c'est super !
Pour moi, le son c'est comme de l'image. Pour moi, j'ai pas un
plan sonore stéréo. J'ai une profondeur. Je dois
trouver les espaces sur chaque titre. C'est un peu une palette,
et j'essaye de faire en sorte que le trait principal soit la
voix, l'arrangement, les tiroirs précis par rapport au
titre, mais que le reste puisse être présent sans
que
ça soit tout au premier plan. Et du coup ça
amène
une couleur différente vraiment par chanson.
Il (Laurent Boutonnat, ndlr) est tout le temps avec moi, à
mes côtés. C'est-à-dire que c'est
vraiment l'artiste
qui est avec toi, qui vit le truc à 100%. Quand il est
content, ça fait d'autant plus plaisir. Il est confiant
Laurent. Il a un recul général. Je l'ai vu, mais
plein
de fois, bouger dans les tribunes, bouger dans les gradins, en train de
dire : "Oui, là on entend trop de caisses claires"
ou de machins. Il se met à la place des gens. Et il vit le
spectacle, à mon avis, tel que le vit Mylène sur
scène aussi. On a
réussi, au moins, l'alchimie entre la vibration
instantanée du moment vivant, live, du concert, ce qui
s'est passé. C'est la plus belle
récompense, je trouve. On est tous liés pour
avoir ce
résultat-là.
Yvan étant quand même le
réalisateur, qui essaye de canaliser toutes les
énergies
de tout le monde et des musiciens.
J'ai eu la chance de prendre tous les gens qui sont au top.
J'avais deux ingénieurs du son retour : Laurent Midas et
Julien Rouillon qui étaient assistés
par deux
personnes.
A la base, ils font le même boulot que ce que je fais pour
les
gens, sauf que eux le font pour les musiciens.
C'est-à-dire que chaque musicien entend tel ou tel
instrument plus ou moins fort, et c'est eux qui font
l'aiguillage par rapport à ça. On bosse avec eux
en
étroite collaboration. On essaye d'être
cohérents, tous, pour pouvoir avoir la même
couleur. C'est
très rare.
Et moi j'étais aidé par Jean-Philippe Schevin.
Et, en salle,
il y
avait Vladimir Coullibre qui était responsable du
système, qui est responsable des équipes
après, qui
mettent les enceintes en œuvre. Et, en fait,
c'était des
équipes différentes. Il y avait un responsable
par tour,
et puis des oreilles qui se baladaient pendant le concert.
Alors, le choix du matériel, c'est moi qui l'ai fait.
Sur
des projets comme ça, j'essaye d'aller avec ce qui
se fait de mieux sur le moment. On était les premiers
à
utiliser ce nombre de boites dans un stade, puisque c'est quand
même le Stade de France qui est un des plus grands.
Il y avait cette fameuse scène centrale, qui amenait
Mylène entre les deux points,où, là
ça
devenait une
complexité pas possible entre les murs d'enceinte de
partout pour pouvoir entendre Mylène passer. Donc, il a
fallu
que
sur le papier je puisse régler ces
problèmes-là et
on a trouvé des solutions.
Ce qu'elle doit recevoir comme énergie à ce
moment-là ! (sur la scène centrale des stades,
ndlr)