Claviers et percussions
sur leTour 1996
Avril/Mai/Juin 2006
Fanzine IAO
Comment et par qui avez-vous été
contactée pour intégrer le groupe de musiciens duTour 96 ?
Philippe Rault (producteur français installé aux
Etats-Unis, NDLR) m'a contacté à Los
Angeles et
m'a demandé si ça
m'intéressait
d'auditionner pour faire partie du groupe de
Mylène. Il
m'a dit qu'ils recherchaient une femme qui puisse
jouer des
claviers et des congas. Sincèrement, je n'avais
jamais
réellement joué des congas avant, mais
j'ai un bon
sens du rythme, alors je me suis dit qu'il fallait tenter le
coup. J'ai pris quelques cours de congas auprès de
deux
amies percussionnistes, bien connues à Los Angeles, Deborah
Dobkin et Vicki Randal. J'ai appris les techniques de base.
Savez-vous pourquoi vous avez été choisie ?
J'ai tourné avec pas mal d'artistes
célèbres avant Mylène, je pense que
ça
m'a aidé à atteindre un vrai niveau
professionnel
et à être à l'aise en
audition. J'avais
donné mon C.V. à Philippe afin qu'ils
connaissent mon
parcours. Je suis allée à l'audition.
J'ai
joué du clavier et des congas. Et j'ai eu le job.
Vous connaissiez Mylène ou son travail, avant de faire le
Tour 96 ?
Non, je n'en avais jamais entendu parler.
Pourquoi avoir accepté de tourner avec une artiste
française totalement inconnue chez vous ?
Travailler avec Mylène m'a permis de rester en
France
pendant trois mois ! C'était un rêve qui
devenait
réalité ! J'ai toujours
adoré venir en
Europe, et tout particulièrement en France. En
Amérique,
on n'a rien de très ancien ; je suis
hallucinée par
l'Histoire que porte l'Europe.
Parlez-vous français désormais ?
Moi française est merde (rires).
Et qu'avez-vous pensé de l'anglais de
Mylène ?
Elle parle très bien. Mais elle parlait souvent
français.
J'ai dû passer énormément de
temps avec des
personnes parties dans des grandes conversations en français
auxquelles je ne comprenais rien.
Comment se sont passées les
répétitions du spectacle ?
Nous avons eu une session préliminaire de
répétitions à Los Angeles. Il me
semble que
ça a duré deux semaines. Puis on s'est
installé dans une grande salle du sud de la France (le
Zénith de Toulon, NDLR). Et là on a encore
répété
pendant deux semaines. J'ai pris beaucoup de plaisir
à
travailler avec les autres musiciens du groupe, ainsi que les choristes
et les danseurs, il y avait une super bonne ambiance.
Êtes-vous restée en relation avec eux depuis ?
Difficilement car on est tous dans des endroits du monde assez
éloignés. Mais j'ai
récemment vu Abraham
(le batteur, NDLR) et Brian (le guitariste, NDLR), car ils
étaient sur la
tournée
de Paul Mc Cartney qui est passé en ville. Sinon je reste en
contact avec Donna De Lory et Carole Rowley (choristes, NDLR).
Et avec Mylène ?
Non, pas du tout.
Pourquoi êtes-vous la seule du groupe de 96 à ne
pas avoir fait le « Mylenium Tour » ?
Je ne sais pas. On ne m'a pas contacté. Cette
année-là, je tournais avec Pat Benatar, donc je
n'étais probablement pas libre de
toute
façon. Il est vrai aussi que j'ai
déménagé sur San Francisco ; j'ai
entendu
dire plus tard que Philippe Rault avait essayé de me
joindre,
mais qu'il n'avait pas mon nouveau
numéro de
téléphone. Tant pis pour moi !
En tant que musicienne, que pensez-vous de la musique de Laurent
Boutonnat ?
Je pense que Laurent est un artiste brillant. Il s'est
avéré qu'il était en outre
un homme
très doux, très gentil que j'ai pris
beaucoup de
plaisir à fréquenter.
Quelle est la chanson sur laquelle vous avez pris le plus de plaisir
à jouer sur cette tournée ?
J'ai vraiment beaucoup aimé le groove de
« California ». J'aimais beaucoup danser
dessus !
Qu'est-ce qui vous a le plus surprise pendant le Tour 96 ?
Je ne pensais pas qu'une artiste puisse être si
populaire dans un seul pays.
Mylène était-elle proche du groupe ?
Oui. C'était un bonheur de travailler avec elle, et
de traîner avec elle.
Comment était l'ambiance dans la troupe ?
On s'est beaucoup amusé. On avait un groupe de
gens
très différents –
hétéros, gays,
noirs, blancs, hispaniques, américains, hommes, femmes
–
mais on était très bien ensemble et on a
passé des
moments merveilleux. Mylène s'est très
bien
occupée de nous. On a bien gagné notre vie
pendant cette
tournée, et on a eu des repas fantastiques après
chaque
show. Cela a été une tournée
très
spéciale pour chacun d'entre nous.
Qu'avez-vous pensé du public ?
Le public français est excellent !
Vous rappelez-vous du concert de Lyon, de la chute de Mylène
qui s'est fractureé le poignet ?
Oui ! Tout d'un coup, Mylène
n'était plus sur
scène. Je ne l'ai pas vue tomber, mais
j'ai
rapidement compris que ce devait être le cas. Jeff, le
guitariste, a sauté en bas et l'a
relevée, puis
l'a amenée sur le côté.
David, un danseur,
était tombé avec elle.
C'était un moment
horrible. Passer si rapidement d'un état
d'excitation et de bonheur à un moment
où le temps
s'arrête et où on se demande si
Mylène va
bien, c'était incroyable.
Que faites-vous depuis cette tournée ?
J'enseigne le piano, le chant, la guitare et
l'écriture de chansons à des enfants
dans mon home
studio, à Richmond, en Californie. Je me suis
mariée
très récemment, et j'ai deux
beaux fils, donc
j'essaie de rester à la maison et de ne plus trop
faire de
tournées. Les seules que je m'accorde sont celles avec un
groupe appelé Those Darn Accordions avec qui
je joue
de l'accordéon et je chante, et avec un groupe de
R&B, Rythmtown Jive. Je travaille aussi sur une
méthode d'apprentissage de la musique à
l'oreille pour les enfants.