Parcours
J'ai commencé à travailler dans la musique
à 17
ans, pas totalement par hasard, puisque mon père
était
musicien. Je suis rentré dans un studio qui s'appelait
Jean Jaurès, où j'ai travaillé pendant
trois
ans. J'ai eu de la chance, car je suis tout de suite devenu
ingénieur du son, et j'ai très vite
été aux manettes. Le premier album que j'ai fait
était celui de William Sheller. Ensuite, je suis devenu
ingénieur indépendant, en 1982-1983, avec une
escale au
studio Guillaume Tell (où Mylène a
enregistré ses derniers titres, NDLR). À
l'époque, je
travaillais beaucoup avec Michel Eli, le producteur d'Axel Bauer
qui était assez ami avec Laurent Boutonnat. Je suis
arrivé dans l'équipe juste après
l'album Cendres de lune.
Laurent avait du mal pour trouver des
ingénieurs et des réalisateurs, et le hasard a
fait que
Michel Eli lui a parlé de moi. On s'est
rencontrés,
fin 1986, et notre première collaboration a
été
pour Tristana.
On a fait ça au studio du Palais des
Congrès, mais j'avais dans l'idée de monter
mon propre studio, ce que j'ai fait en 1987 (studio
Méga, dans un bunker près du Bois de Boulogne,
NDLR).
Mylène et Laurent ont été les
éléments déclencheurs qui m'ont permis
de
réaliser mon projet, ainsi que d'autres artistes, comme
Éric Serra, avec lequel j'ai travaillé sur la
bande
originale du Grand Bleu.
Début(s)
Basiquement, un ingénieur du son, ça sert
à
enregistrer les chansons que lui apportent le producteur et le
réalisateur. Il y a la phase d'enregistrement, puis la
phase de mixage, qui sert à donner la couleur et
l'ambiance de l'album. Mais il y a plusieurs degrés
d'investissement, selon la manière dont
l'ingénieur est impliqué dans le projet. Au
départ, je n'étais qu'ingénieur du son
pour Mylène et Laurent. Ensuite, je suis passé
à
la programmation des synthés et à
l'écriture
des rythmiques avec Laurent. Et je suis devenu
co-réalisateur,
tout naturellement. Je ne me suis pas juste limité
à
enregistrer les chansons, ce qui, artistiquement, est un peu passif. Je
ne suis resté strictement ingénieur que sur les
deux
premiers singles, Tristana
et Sans
contrefaçon. Puis j'ai
évolué avec l'album Ainsi soit je... J'ai
toujours amené des idées sur la rythmique et les
remixes.
Laurent est avant tout un compositeur, et quand je l'ai
rencontré, j'ai amené mon savoir-faire en
programmation. Ils avaient déjà leur univers, sur
lequel
je me suis greffé. J'avais également, comme eux,
ce
côté un peu sombre, un peu noir. Il y a eu une
osmose
immédiate, et c'est assez rare. Rien n'était
calculé, on était enfermé en studio,
avec Laurent,
comme deux Merlin l'enchanteur! Il faisait quelque chose,
ça me donnait une idée, et vice-versa. Il y a
même
des chansons qui sont nées comme ça, de rien, en
studio,
comme Agnus Dei,
sur l'album L'autre...
Au début,
Mylène était peu présente dans la
production
musicale, elle s'occupait juste de ses textes et de ses voix.
Ainsi
soit je...
Le premier single enregistré au studio Méga, qui
a
aujourd'hui 16 ans, c'est Sans
contrefaçon, le 16
septembre 1987, le jour de l'ouverture du studio ! Ça a
été également le premier gros carton
pour
Mylène, même si Libertine et Tristana avaient
été des tubes. L'explosion du succès
du
studio a été parallèle à
l'explosion
du succès de Mylène. Tout de suite
après, on a
enchaîné avec Ainsi
soit je..., jusqu'en
décembre 1987. Je n'ai que des bons souvenirs de cette
période, parce que c'était la fusion parfaite.
À
l'époque, on se connaissait peu, ce qui évitait
les
automatismes. En plus, le studio fonctionnait : j'avais 24 ans et
j'avais ma boîte...
Remixes
Avant de connaître Mylène et Laurent,
j'étais
dans l'univers de la dance-music, et je réalisais beaucoup
de remixes. Laurent a toujours aimé ça. Encore
une fois,
notre rencontre a été forte, car je pense avoir
amené un élément que je
maîtrisais bien,
à savoir l'univers de la dance. On prenait un grand
plaisir à faire des remixes. Il y a même des fois
où l'on finissait vite la chanson, pour se
dépêcher de faire la version longue ! Les remixes,
c'était la cour de récré, car le
travail sur
les albums était long et fatiguant, avec en plus des
contraintes de temps et de construction pour les singles
destinés aux passages radio. Mylène
intervenait peu
dans les remixes, c'était vraiment notre délire,
à Laurent et à moi. Mais elle revenait quand
même
faire des voix si on avait besoin de nouveaux gimmicks. Souvent,
Laurent aurait volontiers fait des chansons qui duraient 6 minutes,
et ce n'était possible qu'avec les remixes, qui nous
permettaient de nous exprimer totalement. D'ailleurs, on
enregistrait parfois d'abord la chanson en version longue. Il est
arrivé aussi qu'on mixe le single, qu'on fasse le
remix et qu'on refasse un nouveau single à partir du
remix. Par exemple pour Sans
contrefaçon ou
Désenchantée,
certains ponts ou gimmicks
n'existaient pas dans la première version single
qu'on avait faite, et qui n'est jamais sortie ! Sur Pourvu
qu'elles soient douces, j'ai fait
réenregistrer les voix à Mylène, qu'on
a gravées. On a ensuite fait venir un DJ, qui a
scratché
des tonnes de trucs sur les voix, et on a fait la fameuse intro de
PQSD.
Jusqu'à ce que j'arrête de travailler
avec eux, aucun remix n'a été confié
à l'extérieur, ce qui est le cas aujourd'hui.
Voix de Mylène
Mylène n'est pas Céline Dion, tout le monde le
sait. Mais elle est très perfectionniste dans le placement
et la
justesse des mots, dans le travail d'enregistrement des voix.
Dès le début de ma collaboration avec
Mylène et Laurent, je me suis placé dans une
sorte de triangle.
J'avais une collaboration très étroite avec
Laurent
quand on faisait les enregistrements, et j'avais une
collaboration très étroite avec Mylène
quand on
travaillait sur les voix. Pour Ainsi
soit je..., on a fait les voix
tous les trois, mais c'est un travail qui a très
rapidement gonflé Laurent, du fait que Mylène
voulait le
meilleur résultat et que ça prenait parfois des
heures.
Je me suis vite retrouvé à ne le faire qu'avec
elle. Mylène a un grand talent pour synchroniser ses voix.
Sans
trop rentrer dans les secrets de fabrication, le fait de doubler
les voix quand on travaille sur un refrain, de faire plusieurs pistes,
arrivait à donner cette couleur spécifique au son
'Farmer'. Mylène était très
douée pour ce
travail. Arriver à doubler parfaitement ses voix, sans
jamais
rien qui dépasse, ce n'est pas donné à
tout
le monde. En fait, elle faisait ses propres choeurs et
c'était très rare qu'elle utilise des
choristes. Mylène n'est pas une chanteuse qui gueule,
mais au contraire d'autres chanteurs, sa voix est
l'instrument de ce qu'elle a envie de dire, et non une fin
en soi. Il faut savoir que la plupart des chanteurs 'à voix'
n'écrivent pas leurs textes. Leur voix est leur fonds de
commerce. Mylène Farmer, son fonds de commerce, c'est ce
qu'elle dit, c'est son univers. Comme tout le reste
était parfait, la presse s'est acharnée sur la
seule 'faiblesse' de Mylène, qui n'en est d'ailleurs
pas une, puisque des millions de gens l'adorent.
Mylène sur
scène
Le concert de 1989 est l'une de mes plus belles expériences
professionnelles, mais en même temps l'une des pires. Une
des plus belles, parce que j'avais suivi de façon presque
familiale la carrière de Mylène, et que
c'était un moment important. À
l'époque,
Mylène n'existait que par l'image de ses clips, et
se montrer en public était quelque chose de nouveau pour
elle.
Là où elle m'a épaté, c'est
qu'elle a un tel professionnalisme qu'elle a cassé
toutes les barrières. La préparation du concert a
aussi
été très difficile dans le travail
quotidien,
parce que, comme tout ce qui concernait Mylène et selon la
volonté de Laurent, il fallait que le spectacle «
soit énorme ». Je ne sais pas si nous
étions tous
préparés à quelque chose d'aussi
grand. On a
eu peur jusqu'au bout de ne pas être à la hauteur,
et je me souviendrai toute ma vie du premier concert, à
Saint-Étienne. On a été les premiers
à
mettre des synthés et des séquences sur
scène,
avec une technologique qui n'était pas aussi au point
qu'aujourd'hui. On avait le problème suivant : les
disques de Mylène étaient tellement
sophistiqués
dans la production qu'on ne pouvait pas aller sur scène et
placer simplement un batteur, un bassiste et un guitariste. Il fallait
que le public retrouve sur scène la couleur des albums, qui
comportaient des tonnes de séquences et de programmation.
Donc,
en plus des choristes et de Mylène sur scène, il
y avait
aussi certains backings, qui comportaient des séquences de
voix.
C'est peut-être ce qui a amené la critique, parce
que les gens disaient que le son était trop
énorme pour
ne sortir que de la scène. Mais quand U2 est en concert, et
que
The Edge est tout seul sur scène, l'énorme son
qui
sort de sa guitare ne vient pas que de lui ! Donc où est la
critique ? Si on veut se prendre un spectacle dans la figure, les
détails techniques qui font qu'on met du ruban autour du
paquet, qu'est-ce que ça peut faire aux gens ? Tout le
monde utilise des séquenceurs sur scène. Donc en
quoi
est-ce critiquable ? Quand Michael Jackson ou Madonna font
ça,
tout le monde les encense, alors qu'à la
différence
de Mylène, ils chantent en plus en play-back.
Mylène,
à ma connaissance, n'a jamais chanté en play-back
sur scène. Si vous voulez aller assister à un
live
unplugged à la bougie, allez voir Francis Cabrel, parce que
ses
chansons s'y prêtent. Pas celles de Mylène.
Désenchantée
C'est le plus grand souvenir de production que j'ai. Un
jour, j'étais chez Laurent, et comme il ne faisait jamais
de maquette et qu'il gardait tout en tête, il a sorti son
petit piano et il m'a fait Désenchantée.
Ma
première réaction à chaud a
été :
c'est un énorme tube. Je les ai excités avec ma
propre excitation, et du coup on s'est collé une pression
supplémentaire, qu'on avait déjà avec
la
préparation de de l'album L'autre... ! Pour
l'anecdote, Désenchantée
a été
enregistrée quatre fois. Les trois premières, on
l'a mise à la poubelle. On n'y arrivait pas, les
arrangements n'étaient pas bons. La troisième
fois,
Laurent est arrivé à un tel stade
d'énervement
qu'il a dit : « je vais la jeter », et il est parti
en claquant la
porte, excédé. Une fois seul, j'ai
travaillé
sur une rythmique complètement différente.
À
l'origine, Laurent voulait cette chanson saccadée, avec
des basses techno. Et moi, je la sentais plutôt groove, avec
des
gimmicks de cuivre. Je l'ai donc reprise dans cette optique, avec
des batteries plus funk. Laurent est revenu le lendemain, et il a
rebondi sur mon idée. Le jour où on a enfin
mixé
la version que vous connaissez, on avait les doigts qui chauffaient,
parce qu'on savait qu'on tenait un énorme tube ! On
ne s'est pas trompés, mais parfois, les plus gros
succès s'accouchent dans la douleur... Ça reste
pour moi la chanson la plus forte de Mylène, et je suis
très fier de la direction qu'a pris l'arrangement de
ce titre.
Dance Remixes
Il y avait ceux qui avaient acheté les albums de
Mylène,
et les mordus qui avaient tout acheté. Mais les 'mordus'
restaient une minorité, et beaucoup de gens avaient encore
des
choses à découvrir. Comme on aimait bien faire
des
remixes, et que ça tombait dans un petit creux
après
l'album L'autre...,
Laurent a décidé de faire
cet album. On a remasterisé d'anciens remixes, et on en a
fait d'autres, dont
Libertine, chanson sur laquelle je
n'avais pas travaillé à l'époque.
L'enjeu financier n'était pas grand, et
c'était un album intermédiaire. Mylène
a
été l'une des premières à
proposer
des remixes en tant qu'artiste de variétés.
Laurent
a composé Que
mon coeur lâche, mais il a très peu
participé aux arrangements, que j'ai
réalisés uniquement avec Mylène. C'est
d'ailleurs à partir de cette époque que
Mylène est devenue plus présente dans la
production des
albums.
Scoop !
Mylène a eu un coup de coeur pour un Américain,
son prof
d'anglais, je crois, qui faisait des chansons de rap formidables (Henry Biggs, NDLR).
Elle est venue avec les bandes de ce gars, et m'a demandé
si je voulais qu'on le produise ensemble. On a fait
l'album, en un mois, mais il n'est pas sorti, je ne sais
pas pourquoi. C'était super sympa, on aurait dit une sorte
d'Eminem avant l'heure, avec des fonds de rap assez
mélodiques, grâce à l'intervention de
Mylène, qui y avait mis son grain de sel. C'était
pendant le grand trou après le tournage de Giorgino.
Mylène a fait d'autres essais musicaux, certains avec Jeff
Dahlgren, et c'est là où l'on a vu
naître son côté 'Mylène
productrice'.
Anamorphosée
Le coté rock d'Anamorphosée,
c'est
Mylène et Jeff Dahlgren qui l'ont amené et
l'ont souhaité. Cette évolution nette a vraiment
été le fait de la volonté de
Mylène. Elle
était très présente dans la
production, ce qui
n'était pas le cas auparavant. Il faut quand même
savoir que, même pour les albums
précédents,
certains gimmicks et certaines mélodies venaient d'elle.
Elle a un vrai talent pour trouver les mélodies. La
présence de Mylène à la
réalisation a donc
été officialisée sur Anamorphosée,
où elle a également commencé la
composition.
C'est sûrement l'endroit, Los Angeles, qui a aussi
provoqué ce virage positif, cette couleur. Je n'ai pas
terminé l'album Anamorphosée,
je n'ai pas
trop envie de dire pourquoi. Cela a signé la fin de notre
collaboration, même si après il y a eu les live.
Mais
c'était différent. Anamorphosée
a
été très difficile à faire,
parce que
Laurent était toujours dans l'état d'esprit
de l''après Giorgino',
et qu'il allait très
mal. Mylène et Laurent ne voulaient plus rester en France,
et
s'ils ont enregistré à Los Angeles, c'est
qu'ils voulaient oublier tout ça. Au départ, ils
étaient dans un studio qui n'était pas
très
bien, je les ai donc emmenés à Ocean Way,
là
où enregistrait, entre autres, Michael Jackson.
Rupture
Paradoxalement, Anamorphosée
a également
été pour moi un moment formidable, parce que
j'étais en train d'élaborer à distance
mes nouveaux studios Méga, à Suresnes. Toute la
construction des studios a été faite en
même temps
que l'album de Mylène. J'avais rencontré aux
États-Unis un architecte suisse qui a conçu les
plans des
nouveaux studios Méga. Donc je faisais l'album de
Mylène, et le soir j'allais retrouver mon pote.
J'étais dans un état d'excitation incroyable,
et je rencontrais plein de gens. C'est ce qui m'a
sauvé des difficultés relationnelles pendant
l'album. Je suis quand même parti du projet
Anamorphosée, et c'est Bertrand
Châtenet qui
m'a remplacé. Je l'avais présenté
à Mylène trois ans auparavant, et ils avaient
tout de
suite accroché. Le fait qu'il prenne ma suite a un peu
minimisé le 'mini-drame' qu'a été mon
départ. Après, ma vie a changé avec ce
nouveau
studio, et Mylène est partie sur d'autres univers.
J'ai eu une rupture franche avec Laurent, pas avec Mylène.
J'ai quand même fait le Live
à Bercy, en 1997, bien
que la rupture ait déjà été
faite. Je pense
qu'ils ont fait appel à moi parce que j'avais
l'expérience d'enregistrer des 'gros' live, en peu
de temps, avec beaucoup de pression. J'étais
habitué à ce genre d'exercice avec Johnny, Les
Restos du cœur, etc. Donc, malgré les tensions,
Mylène et Laurent se sont à nouveau
tournés vers
moi. Mais je n'ai fait qu'enregistrer le live, je ne
l'ai pas mixé, c'est Bertrand qui s'en est
chargé.
La
poupée qui fait non
J'ai aussi participé au single La poupée qui fait
non avec Khaled, où là, Laurent
était
complètement absent. L'enregistrement s'est fait
ici, au studio, dans la bonne humeur. Ça a
été
très rapide, Mylène et Khaled se sont vus quatre
heures
en tout et pour tout ! Pendant cette période du live, j'ai
mangé une fois avec Laurent, et on s'est
'quittés'
bons amis. J'ai revu Mylène quelques fois, mais notre
collaboration est terminée. On ne peut même pas
parler du
Mylenium Tour,
où là encore, je n'ai fait
qu'enregistrer, et où je l'ai vue quatre ou cinq
jours.
Alizée
C'est bien, très bien. Des bonnes chansons, comme Laurent
sait les faire. Ils ont eu une chance incroyable de tomber sur cette
gamine, qui est tellement dans la suite de Mylène qu'on se
demande s'ils ne l'ont pas fabriquée ensemble ! En
termes de réussite d'image, du succès de
Mylène qui rejaillit sur Alizée et vice-versa,
c'est absolument parfait, et je tire mon chapeau. Maintenant,
musicalement, ce n'est pas ma tasse de thé, mais ma fille
de sept ans adore!
La suite...
Je trouve que Mylène a le talent nécessaire pour
se
permettre toutes les audaces. Si elle ouvrait un peu son univers
musical, elle pourrait exploser dans autre chose. Elle est
très
ouverte musicalement, elle écoute de tout. Elle adore tout
ce
qui est pop anglaise, elle aime le funk, elle a les oreilles partout.
Laurent est plus amateur de musiques de films, mais il reste un peu
enfermé dans le même univers. Aujourd'hui, en y
repensant, je ne conserve que des souvenirs positifs de ma
collaboration avec eux. La porte n'est pas fermée, et
s'ils revenaient vers moi, je pense que je repartirais pour un
tour. Maintenant qu'on a tous passé quarante balais, je
pense que la sauce ne serait que meilleure ! Mais je crois qu'ils
ne le feront pas, et je ne ferai pas non plus la démarche.
Ma
réussite professionnelle est liée à
mes
débuts avec Mylène, à la fois en
termes de studio
et de réputation, et c'est quelqu'un que
j'aime beaucoup.