Le premier rayon
Il est des souvenirs qui peuvent vous hanter, vous poursuivre ; d'autres qui vous réchauffent le coeur et l'âme ; et d'autres qui changent votre vie...
Tu m'avais invité à passer la soirée chez toi. On se connaissait à peine, mais dès les premiers contacts, une osmose nous réunissait, comme si, dès le premier regard, un vide dans nos êtres était comblé. C'était une nuit orageuse, la pluie tapait et ruisselait sur les vitres, nous berçant de sa douce mélodie mélancolique...
Nous écoutions de doux airs romantiques lorsque tu me pris par la main, m'invitant à me lever du canapé et à danser un slow dans ton salon. Tu m'as serré contre ton corps qui me semblait froid et je voulais partager ma chaleur corporelle dans notre étreinte langoureuse, une danse sensuelle où nos êtres ne faisaient plus qu'un, comme si nous étions fait l'un pour l'autre. Ta main se posa sur ma joue et ton regard ardent reflétait un désir corporel comme je n'en avais jamais vu auparavant, un regard si vif, si chaud, si impressionnant que je me suis abandonné à toi...
Tes lèvres effleuraient les miennes, provoquant des frissons de plaisir, faisant croitre des sensations de bien-être et me donnant l'envie de te laisser maître de mon corps. Tu m'embrassas alors, tout doucement. Un baiser si doux et pourtant si intense que je te serrais de plus en plus fort contre moi. Nos mains devenaient caresses et nous déshabillaient lentement, tandis que tu m'emmenais doucement vers ton lit...
Cette danse devint une chorégraphie des sens, le toucher se mêlant au goût, nos lèvres et nos doigts partant à la recherche du plaisir de l'Autre. C'était la nuit la plus intense, la plus forte, la plus chaude et la plus douce de toute ma vie... Nos corps ruisselants et enlacés entamèrent une valse qui nous emmenait dans des lieux de plaisir que je ne connaissais pas, bien au-delà d'un septième ciel paradisiaque...
Tu me demandais si j'étais bien, si je voulais assouvir un désir et je t'ai répondu que je voulais te faire l'amour dans l'herbe mouillée par l'orage... Nous nous dirigeâmes alors à l'extérieur pour découvrir une magnifique voûte céleste étoilée, la tempête ayant laissé la place au calme, à la magie d'une nuit d'été. A nouveau, tu me serras contre toi et nos ébats reprirent de plus belles. C'était comme si le temps s'était arrêté et pourtant, les minutes de plaisir devenaient des heures d'intense euphorie... Plus rien n'avait d'importance, tout ce qui existait autour de nous disparaissait, nous étions l'un à l'autre, pour une nuit, pour la vie, une impression d'être dans un rêve duquel je ne voulais pas sortir...
C'est ton cri de rage et de douleur qui me ramena à la réalité. Nous avions perdu toute notion de temps et n'avions pas remarqué les premières lueurs du jour... Ton cri me glaça d'effroi. Ton regard était un appel à l'aide, une souffrance telle que mon coeur se déchira et j'ai vu...
J'ai vu ta peau brunir jusqu'à en être carbonisée. Tu te consumais sur place, laissant des cicatrices sur mon corps, marqué à jamais par cette nuit d'amour charnel. Le premier rayon de soleil transforma ton corps de rêve en cendres qui me recouvraient entièrement, faisant disparaitre le vampire, qui m'avait offert ma plus belle nuit de toute ma vie, de mon existence...
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