« Ma manière d’évoquer la joie n’est peut-être pas décodable. J’ai en moi de l’humour plus que de la joie»
Mylène Farmer
MELLUSINE
So sexy le ciel de cette femme qui aurait pu tout aussi être la nièce de Greta, ou la fille de Ryan, ou encore une veuve noire.
Si belle en blanc, évoquant la mort au sens propre, qu’elle traduit en voyage romantique et emblématique, en voyage d’amour, de Cendres…
La mort, disais-je, approchée par cette Tristana au regard mélancolique, noir, profond. Ainsi soit cette femme dévorant l’âme. Jouissant de tout ce qu’elle confesse, susurre, exportant les mots, sans contrefaçon mais avec contrôle, pour ne pas dévoiler, pour se cacher derrière la pudeur, sous le charme de l’exubérance.
Mais Dieu que cette femme est belle. A genoux, je la vois baignée dans le sang, celui du diable, qui, en son cœur se nourrit, à chaque meurtrissure, à chaque débordement…un vieux bouc avide de nuits, dansant sur une ronde…triste.
A l’aube, elle murmure sa comptine acidulée, telle une petite fille ne voulant plus grandir, pour ne pas mourir, criant pourtant que le dernier sourire de l’Autre sera le sien.
Aspirant au froid, de liaisons dangereuses en Libertinages, elle rend hommage à l’expertise du corps. Un bouton de rose où Papa déposait des baisers, ces pétales humides...Pauvre poupées, qui vont, qui viennent…
Une Bulle d’Ecume… cette lune fendue qui plus tard laissa place au plaisir de l’autre côté, là où maman a trop fessée.
De son côté androgyne vient la période désenchantée. Pour elle, il n y a pas d’ailleurs. Nous souviendrons-nous ?.
Les cliniques psychiatriques vont vite s’abaisser à voire la sienne…je sais…, pour atteindre plus loin et plus haut cette belle anamorphose, rythmant les X et les instants.
Passant du hard à l’humanité, vibrant sur l’« Eaunanisme », l’humidité de l’homme, de l’âme, qu’elle sacrifie avec la profondeur d’Inamoramento, ses champs lyriques, son écriture à fleur de peau, ses pensées spirituelles, et sa voix si cristalline.
Le jade n’est pas encore enterré que sans logique, elle s’adonne à l’écriture de Gourmandises, histoire d’aller un peu à contre courants, d’oublier la Catherine de Giorgino qui a sommeillée en elle pour tricoter les bas de laine de cette Lolita.
Imitant Saint Exupéry, sautant sur les moutons, avalant des couleuvres, du pardon arrive la sagesse, les mots affluent.. : Voilà l’histoire d’une fée et en elle son écho, la naissance de Mellusine, et c’est une belle journée.
Le Texte original a été écrit en 2000
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