L'actu restant calme,
une découverte très intéressante faite
par un fan, Cricri, passionné par la presse sur
Mylène.
Un article qui n'avait jamais été mis en ligne
sur internet jusqu'à présent.
Article en anglais publié en mars 2000 dans le magazine
canadien "Outré" (on retrouve dans le texte l'erreur
classique sur le prénom de Mylène - qui ne s'est
jamais prénommée
Marie-Hélène et, on se demande si le journaliste
avait fumé la moquette quand il a regardé le clip
Souviens-toi
du jour - il y a vu Mylène dans le
rôle du... "Petit Prince" !) .
Le plus intéressant est la présence d'une
interview de Mylène.
Il est difficile de savoir si le journaliste a réellement
interviewé Mylène (ce qu'il affirme dans son
article) ou a reproduit les questions et réponses provenant
de diverses interviews données par Mylène
auparavant.
Ça reste dans tous les cas intéressant
à lire.
L'article avec la traduction de l'interview en français.
merci
à Cricri pour les scanset à stevie du forum
mf-international.com pour une partie de la traduction
Outré : On retrouve
dans beaucoup de vos chansons une obsession pour la mort et le
côté le plus sombre de la vie. Pensez-vous parfois
que les gens voient en vous plus qu'en était votre intention
initiale ?
Mylène Farmer : Oui, mais c'est tout à fait
normal. Et tant mieux. C'est pareil pour moi quand je vais voir un film
ou quand je lis un livre. C'est l'imagination qui travaille. Je ne peux
pas reprocher aux gens de comprendre plus dans mes chansons que ce qui
pourrait y figurer. Mais, une fois encore, peut-être que ces
choses sont présentes et que c'est moi qui ne les voit pas.
Outré : Mais
une fois encore, les thèmes de l'amour et de la mort et ce
qui les lie tous les deux, sont très présents
dans vos chansons.
Mylène Farmer : Ce sont mes sujets favoris. Il y a toujours
une peur du lendemain, une certaine tristesse. Mais, mon regard a
peut-être changé. Mes mots ont changé,
éclairés par tout ce que j'ai vécu.
Avec le SIDA, l'amour et la mort n'ont jamais été
aussi étroitement liés. Je pense que c'est une
des terribles blagues de la vie.
Outré : Allant
dans une direction opposée, trouvez-vous parfois que votre
public puisse ne pas voir certains aspects de votre travail ?
Mylène Farmer : Il y a des personnes qui ne sont pas
réceptives à ce que je fais - des personnes qui
vont chercher à "descendre" ce travail- et ce sont les
règles du jeu.
Outré : Vous
menez une vie isolée, loin de la foule. Ça vous
dérange quand on vous approche dans la rue?
Mylène Farmer : Cela arrive très rarement. Il y a
des personnes qui peuvent être approchées plus
facilement. D'autres font profil bas. Mais il est vrai
qu'être reconnue est quelque chose que je trouve difficle
à gérer. Sur scène, avec un public,
c'est fabuleux. Dans mon travail, je donne autant que possible. Mais je
trouve ça difficile dans la vie de tous les jours parce que
je ne suis pas certaine d'être à la hauteur pour
ça. Je préfèrerais
disparaître.
Outré :
Pouvez-vous décrire une de vos journées, quand
vous ne travaillez pas?
Mylène Farmer : Vous savez, c'est probablement si
banal que c'est inutile d'en parler. Comme tout le monde - je mange, je
dors, et je réfléchis...
Outré : De
quoi vous nourrissez-vous?
Mylène Farmer : C'est une très bonne question !
Je lis beaucoup. Beaucoup de poésie. Je me nourris de choses
qui ne sont pas nécessairement tangibles. J'aime les films
et je vais au cinéma assez souvent... ou alors je passe mes
journées à ne rien faire, ce qui n'est pas
très glorieux, d'ailleurs !
Outré :
Plusieurs de vos vidéos ont été
sexuellement explicites et troublantes, rendant fous certains censeurs.
Cela vous peine-t-il ?
Mylène Farmer : Non. Ce n'est pas le
côté sexuellement explicite qui a
gêné les censeurs - c'est la violence
psychologique, dérangeante, la désillusion.
Outré :
Désillusion?
Mylène Farmer : Oui. C'est un refus de se mentir
à soi. Aujourd'hui, nous sommes dans une perte de toutes les
formes d'illusions - et de manière spectaculaire. Les temps
deviennent de plus en plus difficiles. Il reste très peu
d'émerveillement, plus rien ne s'offre à nous.
Mais de telles périodes conduisent
généralement à des périodes
de grande créativité, alors on peut
espérer que des choses intéressantes vont se
produire.
Outré :
Excusez la banalité de ma question, mais avez-vous peur de
la mort?
Mylène Farmer : Je pense que la mort est la seule chose
importante - la seule chose vraiment terrifiante. Pas tant la mort
elle-même, mais l'après-mort, et aussi juste avant
de mourir. Et la déchéance physique...
Outré : Dans
l'une de vos premières chansons, vous chantiez : "la vie est
triste comme un verre de grenadine". Le pensez-vous vraiment ?
Mylène Farmer : C'est un peu ça oui. Elle est
triste. Mais, en même temps, comme un verre de grenadine qui
pétille.