Mylène
interprète
Ainsi soit je... Marc Bessou : Merci
Mylène ! Mylène
Farmer : Bonjour. Marc Bessou : Vous allez
bien ? Mylène
Farmer : Très bien ! Marc Bessou : Je
consultais, tout en vous écoutant - tous les sens sont comme
ça rassasiés à la fois : l'oreille et
la vue - un album que voici, que voilà, je le montre ici,
où il y a effectivement Ainsi soit je..., Sans contrefaçon,
Allan,
qu'on écoutera tout à l'heure, et puis plus
surprenant peut-être il y a L'Horloge de
Baudelaire. Mise en musique ? Mylène
Farmer : Oui. Marc Bessou : C'est un
choix de votre part ? Un choix qui peut étonner... Mylène
Farmer : Absolument, oui, oui. Qui est tiré du
livre Spleen et
idéal de Baudelaire, et c'est un de mes
poèmes préférés, oui. Marc Bessou : C'est pas
facile de mettre en musique un poème qui existe : est-ce
qu'on a pas l'impression de faire quelque chose d'un peu
sacrilège ? Mylène
Farmer : Pas vraiment ! Moi je dirais que c'est un
réel plaisir que de parler sur une musique, et là
en l'occurrence, la musique a été faite avant le
texte, enfin avant le choix du texte, en tout cas et ça m'a
paru évident que de greffer Baudelaire sur cette musique. Marc Bessou :
Ça fait maintenant un certain nombre de disques, plus d'une
demi-douzaine de 45 tours. On peut dire que vous avez là
maintenant cette fois-ci, définitivement semble-t-il, une
carrière qui est posée. Quand on
démarre dans ce milieu, même si on a un vrai
succès, rien n'est jamais acquis, quoi, on sait pas du tout
si ça va fonctionner, c'est quand même sur la
durée que ça compte. Donc ça fait,
là, trois ou quatre ans déjà ! Mylène
Farmer : Ce qui est surtout très, très
important, c'est qu'un album marche, et en l'occurrence
celui-là marche très, très bien et
ça c'est formidable pour un artiste. Marc Bessou : C'est vrai
que c'est un discours classique, d'entendre les chanteurs dire que
l'album c'est ce qui est le plus le reflet de la
personnalité, c'est vrai. Vous le revendiquez, ça
? Mylène
Farmer : Certainement ! Là, j'ai deux albums : le
deuxième album se rapproche encore plus de moi, je pense. Le
troisième, j'avoue que je ne sais pas du tout ! (rires) Marc Bessou : On n'en
est pas là, c'est aller un peu vite en besogne ! C'est assez
drôle parce qu'à le fin, je vois qu'il y a...
ça termine quand même plutôt bien :
ça termine par Déshabillez-moi,
enfin ça termine pas tout à fait, je suis un peu
malhonnête. Enfin, l'avant-dernier, c'est ça. Et
puis après Déshabillez-moi,
c'est The
Farmer's Conclusion. On pourrait d'ailleurs presque dire
les titres, ça a un sens si on
réfléchit (il énumère les
titres de l'album) : ça suit une forme de
cohérence. Mylène
Farmer : Je pense qu'il y a une cohérence.
J'espère, en tout cas ! Marc Bessou : Vous savez
ça, on vous l'a dit souvent, des tas de fois d'ailleurs,
vous êtes un personnage un peu étonnant : on
arrive souvent pas très bien à vous placer par
rapport aux gens qui font votre métier. Je suppose que... Mylène
Farmer : Laissons les choses comme ça, alors !
(rires) Marc Bessou : On laisse
les choses comme ça ? Mylène
Farmer : Oui ! Marc Bessou : Bon ! On
écoute tout à l'heure Allan. Merci, Mylène Farmer. Mylène
Farmer : Merci à vous. Et merci au public ! Marc Bessou : Restez
comme ça !
En fin
d'émission, Mylène interprète Allan. Une version
inédite sur disque puisque le pont musical est raccourci par
rapport à la version album.