Mylène Farmer - Interview - Sacrée Soirée - TF1 - 18 mai 1988
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Date18 mai 1988
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Média / TVSacrée Soirée - TF1
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Interview parJean-Pierre Foucault
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Fichiers
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Catégories interviews
Mylène interprète Ainsi soit je....
Jean-Pierre Foucault : Venez, chère Mylène. Bonsoir, Mylène Farmer. Vous allez pouvoir vous asseoir ? Vous avez une robe superbe ! C'est vous qui choisissez vos tenues, Mylène, non ?
Mylène Farmer : Absolument, oui. Je travaille avec une styliste qui s'appelle Marie-Pierre Tattarachi, avec qui j'ai beaucoup de plaisir de travailler avec elle (sic).
Jean-Pierre Foucault : Et pour chaque chanson, chaque clip, vous prévoyez une tenue différente ? Est-ce que ça fait partie du complet, comme on dit ? On fait la chanson, on l'interprète, et puis on va jusqu'au bout des choses...
Mylène Farmer : Et on la déguise, on l'habille, oui.
Jean-Pierre Foucault : Alors, là, pour cette chanson, vous allez être - c'est vous qui avez dit le verbe, hein - déguisée comme ça à chaque fois qu'on vous verra à la télévision ?
Mylène Farmer : (rires) Je ne sais pas si c'est déguisé, mais en tout cas avoir plaisir que de s'habiller.
Jean-Pierre Foucault : C'est vous qui l'avez dit, hein ! Très bien. Mylène, vous parlez très peu, je sais, et tout le monde m'a dit : "Tu verras : c'est encore pire que Françoise Hardy !" (...). Non, je plaisante ! C'est vrai que vous parlez peu. Vous cultivez ce look (...) de femme réservée, timide, secrète...
Mylène Farmer : C'est quelque chose qui est incultivable ! Je suis réservée, secrète. C'est vrai que j'ai du mal...
Jean-Pierre Foucault : Mais lorsqu'on est réservée et secrète, choisir le métier de la chanson c'est pas simple du tout, dites-moi !
Mylène Farmer : Non, mais c'est un paradoxe. Et j'accepte le paradoxe !
Jean-Pierre Foucault : Vous êtes la femme des paradoxes ! On va commencer par regarder, chère Mylène Farmer, les numéros de votre vie et vous n'allez pas faillir à la tradition : c'est à vous de nous raconter quelque chose, un évènement, une anecdote concernant votre vie ou votre carrière, Mylène.
Mylène Farmer : J'ai un événement qui est marquant, et qui sera probablement le plus marquant de ma vie : c'est la perte de quelqu'un... Et paradoxalement, c'est une absence qui me donne et qui m'insuffle une force énorme pour continuer, et c'est probablement pour quoi je suis là ce soir. Donc voilà, c'est un hommage à cette personne.
Jean-Pierre Foucault : Vous ne direz pas qui ?
Mylène Farmer : Non, je préfère être secrète aussi là-dessus ! (sourire)
Jean-Pierre Foucault : Bon, c'est un bel hommage, en tout cas, que vous lui rendez, à cette personne.
Mylène Farmer : Oui, parce que c'est vraiment la toute première fois.
Jean-Pierre Foucault : Et je suis sûr que cette personne, comme on dit d'une façon un peu simpliste, de là-haut vous regarde et vous aide.
Mylène Farmer : Toutes les télévisions que je fais, en tout cas, je pense à cette personne.
Jean-Pierre Foucault : Voilà. Je sais, moi, mais je ne dirai pas, pour respecter ce que vous venez de me dire, je sais de qui vous parlez. J'aimerais quand même qu'on applaudisse cette personne, si vous voulez bien, pour lui rendre un vibrant hommage. (applaudissements du public) C'est difficile de faire les surprises, vous savez ! Toute l'équipe de "Sacrée Soirée" qui cherche, qui fouille, qui viole un peu la vie des vedettes, se donne beaucoup de mal. Et le hasard fait que ce soir, par deux fois, nous allons revivre des situations sympathiques, chaleureuses, voire même familiales : vous avez peut-être vu la séquence qui précédait avec Sim, où il a revu des personnes qui lui étaient très chères...
Mylène Farmer : Je n'ai pas vu la séquence, j'étais dans ma loge ! (rires)
Jean-Pierre Foucault : Alors je regrette, mais là vous allez voir : on va essayer de mieux vous connaître, on va essayer de mieux connaître Mylène Farmer dès le plus jeune âge. Vous voulez bien ?
Mylène Farmer : Oui ! (rires)
Jean-Pierre Foucault : Alors regardez, vous allez voir : on est allé chez vous, on a ouvert le fameux tiroir et voici ce qui s'y trouvait. Regardez !
Diffusion d'une séquence d'images d'archives personnelles de l'enfance de Mylène
Jean-Pierre Foucault : Je fais pas ça pour faire de la peine, Mylène !
Mylène Farmer : On ne peut pas maîtriser ses larmes !
Jean-Pierre Foucault : Ce sont des images qui vous font plaisir ?
Mylène Farmer : Oui, parce que c'est les premières années de mon enfance, au Canada. C'est toujours émouvant.
Jean-Pierre Foucault : On m'a dit que vous étiez très émotive, on vient de le voir, mais il y avait surtout, et c'est peut-être un souvenir d'enfance, il y avait un personnage qui vous faisait pleurer à coup sûr. Vous savez de qui je veux parler ?
Mylène Farmer : Je pense !
Jean-Pierre Foucault : De qui ?
Mylène Farmer : De Bambi ! (rires)
Jean-Pierre Foucault : De Bambi ! C'est curieux, parce que Bambi fait pleurer Mylène Farmer. Et comme moi je suis vraiment maso, j'ai demandé à nos amis de Walt Disney de nous montrer quelques images de la belle aventure de Bambi. Regardez !
Diffusion du'un extrait du dessin animé Bambi.
Mylène Farmer : C'est magnifique ! (sourire)
Jean-Pierre Foucault : C'est pour vous !
Mylène Farmer : Merci beaucoup !
Jean-Pierre Foucault : Je voulais vous offrir un des héros que vous avez vu dans ce dessin animé, qui est là, spécialement offert pour vous par Walt Disney... (Jean-Pierre Foucault offre à Mylène une peluche du lapin Pan Pan)
Mylène Farmer : C'est Pan Pan !
Jean-Pierre Foucault : Et puis il est venu spécialement des Etats-Unis car la peluche n'existe pas en France, voici pour vous Bambi ! (Jean-Pierre Foucault offre à Mylène une peuluche de Bambi) Vous n'allez pas pleurer ? Alors, ça c'est l'émotion, là j'ai d'autres cadeaux professionnels, mais on va peut-être un peu les oublier ce soir, mais enfin c'est quand même très important dans la vie d'un artiste...
Mylène Farmer : C'est vraiment un cadeau magnifique, vraiment, je tiens à vous le dire !
Jean-Pierre Foucault : Attendez, c'est pas tout ! Vous êtes contente d'avoir Bambi ! (...) Alors voici deux disques d'or que je vous offre également, mais ça, ça n'a rien à voir avec Walt Disney ! On vous applaudit pour ces disques d'or qui sont la consécration de votre succès, chère Mylène Farmer. (il s'agit d'un disque d'or pour l'album Cendres de lune et d'un autre disque d'or pour l'album Ainsi soit je...) Et puis la surprise n'aurait pas été complète –vous vous demandez ce qui va se passer, hein !- sans la complicité de nos amis de Walt Disney France et de Pierre Sissmann, qui est son directeur général.
Pierre Sissmann rejoint Mylène et Jean-Pierre Foucault accompagné d'enfants tenant un panier rempli de peluches Disney et des personnages de Mickey et Minnie.
Pierre Sissmann : Je suis très touché de savoir que Mylène est très sensible à Bambi.
Mylène Farmer : Pour moi c'est le plus beau dessin animé qu'il m'ait été donné de voir. Je vais encore aller le revoir, parce que...
Pierre Sissmann : Mais en tout cas, je veux pas que Bambi vous fasse pleurer, parce que Bambi ne fait pas pleurer les petits enfants : Bambi les émeut.
Mylène Farmer : Il y a un passage un petit peu violent, il y a une mort.
Pierre Sissmann : Oui, mais ça se termine bien.
Mylène Farmer : Oui, oui, mais il y a toutes les choses fondamentales de la vie. C'est magnifique, vraiment, et d'une grande simplicité en plus.
(...)
Jean-Pierre Foucault : Et puis notre ami Pierre Sisman va vous faire un superbe cadeau. Voilà de quoi il s'agit, regardez. (il s'agit d'un cadre contenant un celluloïd original du film Bambi) De quoi s'agit-il Pierre exactement ?
Pierre Sissmann : Il s'agit d'un document original qui a servi au film, qui est une des scènes de Bambi. Vous voyez, c'est peint sur celluloïd. C'est un document qui vient des Etats-Unis, qui est arrivé par avion hier matin (...) Voilà, j'espère que ça vous fait plaisir.
Mylène Farmer : Est-ce que je peux me permettre de vous faire la bise ? (ils s'embrassent) Merci infiniment.
(...)
Jean-Pierre Foucault : J'espère que vous êtes ravie, chère Mylène Farmer.
Mylène Farmer : Je suis comblée, réellement !
Pierre Sissmann : Et merci à Mylène pour une merveilleuse chanson, parce que c'est une chanson pleine d'émotion. C'est évidemment un tube, mais c'est surtout très, très beau.
(...)
A la fin de l'émission, lors du jeu de la date de naissance, on retrouve Mylène aux côtés de Jean-Pierre Foucault et de l'autre invité d'honneur de l'émission, Sim.
Jean-Pierre Foucault : Mylène Farmer va vite venir nous rejoindre parce qu'elle a un petit merci à dire, elle a oublié de le faire et c'est quand même important, m'a-t-elle dit. Vous vouliez remercier quelqu'un ?
Mylène Farmer : Je voudrais remercier ce soir Bertrand Le Page, avec qui vous avez travaillé pour cette émission et toutes ces surprises, et qui est mon compagnon de route, voilà.
Mylène sera présente lors du générique de fin de l'émission.
Source retranscription Référentiel des TV - Editions Why Not