Mylène Farmer - Interview - Télé 7 Jours - 24 octobre 1988
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Date24 octobre 1988
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Média / PresseTélé 7 Jours (N°1483)
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Interview parCécile Tesseyre
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Fichiers
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Catégories interviews
L'interview publiée dans "Télé 7 Jours" est illustrée par des photos inédites prises pour le magazine par Dominique Doumax dans les environs de Nevers où le cascadeur et dresseur Mario Luraschi travaillait sur le tournage du film de Robert Enrico, La Révolution Française.
Télé 7 Jours : La participation de Mario Luraschi au clip Pourvu qu'elles soient douces et la passion de Mylène pour les chevaux:
Mylène Farmer : J'ai découvert Mario Luraschi en le voyant à la télévision. Quand les producteurs de mon clip l'ont contacté, j'ai eu la chance de le rencontrer.
Les chevaux de Mario sont si bien dressés qu'on a l'impression d'être le meilleur cavalier du monde. Mario leur parle comme à une femme...
Dans mon clip, Mario a exécuté toutes les cascades dangereuses. Autrement, c'est moi qui joue mon rôle, comme dans les précédents clips.
J'ai découvert les chevaux à l'âge de 10 ans. J'ai même voulu faire de l'équitation mon métier mais, au moment de passer mon diplôme d'instructrice, j'ai tout abandonné.
Le clip Pourvu qu'elles soient douces :
Il nous a fallu huit jours de tournage en forêt de Rambouillet, cent cinquante figurants, et une équipe technique renforcée. L'action se déroule en 1759, au beau milieu de la guerre de Sept ans qui opposait les armées française et anglaise. Les français envoient un bataillon de prostituées-espionnes semer le trouble dans le camp britannique. C'est là qu'intervient Libertine, dont un capitaine anglais est tombé éperdument amoureux... Nous avons eu un conseiller historique pour éviter les anachronismes.
L'Histoire n'a jamais été le point fort de Mylène :
À l'école, elle me passait au-dessus de la tête. Mon caractère rebelle me faisait refuser l'enseignement des professeurs. Plus tard, j'ai découvert les plaisirs de la littérature et je me suis instruite toute seule.
Mylène, qui montre habituellement une extrême pudeur, n'a pas hésité pour la version longue de Pourvu qu'elles soient douces, à dévoiler son corps :
C'est le paradoxe de l'artiste. On peut accepter les scènes de nu, si elles ont un intérêt, et si on a l'assurance d'un travail bien fait. J'ai confiance en Laurent Boutonnat. Pourtant, j'appréhendais un peu ces scènes. Ce sont les regards, ou les commentaires des personnes sur le plateau qui peuvent rendre la situation embarrassante. Là, tout s'est très bien passé. Malgré tout, me déshabiller dans mes clips ne va pas devenir systématique.
Mylène songe avec Laurent à une 'Libertine III' :
Peut-être même un long métrage sur ce personnage, qui me ressemble un peu. Comme elle, je suis une insoumise permanente, et mon caractère est comme le sien, très féminin, avec en plus le côté intrépide des garçons.
Les paroles de Pourvu qu'elles soient douces qui n'ont pas manqué de choquer :
Disons que la perversité des uns peut être la normalité des autres. C'est une question de tolérance. Avec le temps, je suis moi-même devenue bien plus tolérante à l'égard d'autrui. Mon pardon est plus facile.
Mylène ne pourrait envisager de travailler avec un autre que Laurent Boutonnat :
Il y a des rencontres qui marquent. Laurent apporte tant de réponses à mes demandes ! Je crois que, dans une vie, on ne trouve qu'une fois une relation créative aussi forte que la nôtre.
Sa préparation physique pour les concerts au Palais des Sports en mai 1989 :
Tous les jours, un professeur vient m'entraîner. Cela demande des sacrifices et une rigueur alimentaire. Fini les folies Coca-Cola ! Je prends aussi des cours de chant, pour donner plus d'assurance à ma voix. Je ne m'étais jamais rendue compte à quel point la respiration est importante.