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Yvan Cassar - Interview - "Le Parisien" - 03 juin 2023



    INTERVIEW DE YVAN CASSAR

    Directeur musical et musicien sur la tournée Nevermore
    03 juin 2023
    "Le Parisien" / "Aujourd'hui en France"
    Interview par Eric Bureau


Interview publiée le jour du premier concert à Lille de la tournée Nevermore. Yvan Cassar en partage la direction artistique avec Olivier Schultheis.


Le Parisien : Quel est votre lien avec Mylène Farmer ?
Yvan Cassar : Elle a tout simplement changé ma vie. Je suis tombé dans le bain du spectacle grâce à elle. Il faut toujours remercier les gens qui t’ont aidé quand tu n’étais rien. Et Mylène a été là au début. Et c’est grâce à elle que j’ai ensuite travaillé avec Johnny Hallyday. Ils avaient en commun plusieurs musiciens américains Ce dernier m’avait recommandé à Johnny en vantant mon caractère : « Je connais un oiseau qui ouvre bien sa gueule. »

Comment avez-vous commencé à travailler avec elle ?
Je suis entré dans la galaxie Farmer grâce à Laurent Boutonnat, à l’époque où je travaillais avec Réjane Perry et Vangelis au studio Mega, porte de la Muette. J’ai fait la musique de son film Giorgino en 1994. On s’est très bien entendus et Laurent m’a proposé dans la foulée d’assurer la direction musicale du Bercy 1996 de Mylène.

Vous vous souvenez de votre première rencontre ?
Très bien. Parce qu’on s’est à peine dit bonjour et adressé deux mots. (Il sourit.) C’était en studio pendant l’enregistrement de Giorgino, dont elle tenait le premier rôle. Elle était timide et moi très impressionné. C’était une énorme star.

Vous étiez fan ?
J’aimais ses tubes, comme tout le monde, et son esthétique pop. Je sortais du conservatoire de Paris, je faisais des arrangements de cordes, je pensais que je deviendrais chef d’orchestre et de chœur, je rêvais de travailler à l’Opéra et de faire des musiques de films… Bref, je n’étais pas préparé à ça. Mais j’avais la gourmandise de rencontrer des artistes de tout style et je savais faire travailler des musiciens. Le seul truc qui me stressait, avec Mylène, c’est qu’elle n’avait que des Américains dans son groupe et il fallait que je leur parle en anglais. Dès le lendemain je me suis précipité chez Berlitz et j’ai fait six mois d’apprentissage intensif.

Ses concerts étaient déjà hors normes…
À l’époque, Mylène était la seule en France avec Johnny à faire des shows à l’américaine. C’était passionnant pour le loup de conservatoire de 28 ans que j’étais, de travailler sur des spectacles si ambitieux et cinématographiques. Laurent Boutonnat, le cinéma, c’est son univers. Au-delà de la qualité de leurs chansons, le succès de leur association est lié à cela. Sur ce plan, j’étais comme un poisson dans l’eau.

Sa voix aussi est à part. Qu’en pensez-vous ?
Hallyday, Alagna, Aznavour, Nougaro, Mylène… j’aime par-dessus tout les voix… Je dis souvent que je fais un métier de tailleur, de haute couture. Mylène a une voix inimitable, elle fait deux notes, on sait que c’est elle, et dans la fêlure, la suspension, le mystère, elle procure de ces émotions ! Mes plus grands bonheurs avec elle, c’est de l’accompagner au piano, parce qu’on est sur un fil et que la seule chose qui lui importe, c’est l’abandon… C’est un moment magique, un cadeau.

Un souvenir en particulier ?
Au Stade de France, en scène centrale, en 2009. Je suis juste au piano avec elle et nous avons tout le stade avec nous… Sur un aigu, elle arrive à te transporter, il n’y a qu’elle qui sache arrêter le temps comme ça. Ce duo piano-voix est devenu un rituel… C’est sans doute avec Mylène que je me suis senti le plus proche de l’émotion d’un chanteur. Et je ne parle pas de la ferveur de son public !

Elle pleure souvent pendant cette séquence…
Parce qu’il y a une vérité, un lâcher-prise et une marée humaine aussi. Ce sont ses fans qui la poussent à être meilleure, qui la ramènent à ses émotions intimes. Je m’insurge contre ceux qui osent dire que ses larmes sont feintes. On ne touche pas autant de monde si on n’a pas cette sincérité.

Comment travaille-t-elle ?
C’est la patronne. Je lui propose des idées, des castings de musiciens, mais c’est elle qui décide. Ce que j’admire aussi, c’est qu’elle est l’artiste qui me laisse le plus de temps de travailler, de faire et refaire. Ce qui fait la qualité de sa production, c’est justement qu’elle se donne le temps d’aller au fond des choses.

Vous vous voyez aussi dans l’intimité ?
Oui. C’est grave ? (Il rit.) Je crois qu’on peut considérer que c’est une amie. On est un vieux couple… On a eu le temps de s’apprécier. C’est la plus facile, la plus courtoise, la plus gentille des femmes. Elle est exceptionnelle de délicatesse et d’empathie. Elle n’écrirait pas des textes aussi sensibles si elle n’était pas vraiment comme ça.

Que faites-vous ensemble ?
On a une relation amicale on ne peut plus normale. Elle ne vit pas sur Mars. (Il rit.) On discute musique, bien sûr. Je suis très heureux qu’elle travaille avec Woodkid. Ce mélange d’électro et de symphonique lui va à merveille. Elle est curieuse de tout. On ne fait pas une telle carrière si on ne se cultive pas, si on ne fait pas de nouvelles rencontres… Mylène ne sort pas aux quatre vents, reste discrète, mais ça change des autres artistes, non ?


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